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Pour être promu, mieux vaut ne pas être irréprochable !

Publié le vendredi 14 juin 2019 . 3 min. 41

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Vous vous êtes déjà certainement demandé pourquoi un si grand nombre d’individus occupant des positions de pouvoir finissent par en abuser. À en croire les médias, il ne se passe jamais plus d’une semaine sans qu’un chef d’entreprise ne soit poursuivi pour abus de biens sociaux, fraude fiscale ou délit d’initié, sans qu’un responsable politique ne soit accusé de recel de corruption, de prise illégale d’intérêt ou de trafic d’influence, ou sans qu’une célébrité ne soit condamnée pour harcèlement, népotisme ou emploi fictif. Les puissants semblent tellement incapables de résister à la tentation que c’est leur position même qui finit par être contestée. De Carlos Ghosn à Jérôme Cahuzac, de Nicolas Fouquet à Alexandre Stavisky, de Jacques Crozemarie à Harvey Weinstein, comment expliquer ce penchant irrépressible pour l’abus de pouvoir ?

Le pouvoir cause de la corruption

Bien entendu, vous pouvez invoquer la célèbre formule de Lord Acton, historien et philosophe anglais du dix-neuvième siècle : « Le pouvoir tend à corrompre, le pouvoir absolu corrompt absolument. » Selon ce point de vue, détenir du pouvoir, ce qui revient – pour reprendre la phrase de Jacques Attali – à « disposer du temps des autres », finit par susciter un sentiment d’impunité. Plus grand est le pouvoir, plus grand est l’aveuglement, au point que certains finissent par se croire au-dessus des lois. Le pouvoir est ainsi la cause de la corruption.

La corruption, condition du pouvoir

Cependant, si vous êtes féru de jeux politiques, il est intéressant de renverser cette proposition : et si la corruption était la condition du pouvoir, et non sa conséquence ? Imaginez que vous soyez l’autorité en charge du choix d’un nouveau dirigeant. Parmi les candidats potentiels, il peut être particulièrement risqué de choisir un authentique incorruptible, car vous n’aurez aucun effet de levier sur lui : pour le limoger, vous devrez attendre patiemment son échec. A l’inverse, en choisissant un individu dont vous avez déjà identifié les vices, vous contractez une assurance : dans le cas où il deviendrait nécessaire de le remplacer, vous n’aurez qu’à l’accuser d’un de ces détournements dont vous détenez déjà les preuves. Selon cette interprétation, on ne découvre pas subitement qu’un puissant est corrompu, on le sait depuis très longtemps, voire depuis toujours. On le choisit justement pour cela, et l’on décide du moment où sa déviance ne sera plus politiquement tolérable. Il est intéressant de remarquer à cet égard que les différentes accusations portées contre Carlos Ghosn ont été brutalement révélées au moment où il envisageait une fusion plus poussée entre Renault et Nissan, inacceptable pour les Japonais. L’enquête a d’ailleurs montré que ce dont on l’a accusé était connu depuis longtemps par ses accusateurs.

Par conséquent, si vous envisagez d’être promu à un poste d’importance, veillez à ne pas être irréprochable. Assurez-vous que vos supérieurs connaissent au moins une de vos faiblesses, car cela constituera pour eux une garantie sans laquelle ils hésiteraient à vous promouvoir. Pour avoir l’oreille des puissants, mieux vaut partager leurs vices que leurs vertus. Bien entendu, vous serez alors à la merci d’une accusation, mais c’est le prix à payer pour obtenir le pouvoir. Un des personnages historiques à avoir poussé cette logique jusqu’à son paroxysme est certainement Talleyrand. Notoirement corrompu, il ne dissimulait aucun de ses vices, ce qui fait que l’on ne pouvait même pas l’en accuser. En 1807, lorsqu’il a été nommé vice-Grand Electeur de l’Empire, la rumeur a commenté : « il ne lui manquait que ce vice-là. »


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