Nous avons tous eu dans notre histoire personnelle, quelqu’un qui nous a aidé à bifurquer quand nous hésitions, qui nous a donné le courage d’avancer alors que nous trébuchions, qui nous a permis d’avoir confiance en nous alors que nous doutions…
On appelle ces personnes des « Tiers privilégiés ». Elles nous ont marqué de la reconnaissance au sens où elles ont vu en nous un potentiel, un talent que nous n’osions exprimer, ou même que nous ignorions.
Ce peut être un père, une mère, un grand parent ou quelqu’un de proche, mais c’est souvent aussi un prof, une personne de rencontre, car ce n’est pas la durée qui compte mais bien la résonnance des propos ou du regard porté, juste au bon moment.
Il est important de dire que, naturellement, on peut accorder ce statut de Tiers Privilégié à nos proches, et en premier lieu à nos parents. C’est un tort de penser qu’ils ont droit à ce rôle de façon automatique, car si nous guettons de façon évidente leur reconnaissance, il faut dès que possible leur ôter ce pouvoir s’ils sont négatifs et malfaisants.
Les exemples de personnes connues qui ont réussi grâce à des Tiers privilégiés, contre une ambiance familiale délétère sont pléthores : la grand-mère d’Elton John, mal aimé de ses parents, ou le professeur de théâtre, acteur lui-même, Jean-Laurent Cochet pour Gérard Depardieu, comme il le raconte dans sa biographie.
Ces personnes ont cru en eux et leur ont donné cet appui qui leur a permis de prendre confiance et d’avancer dans leurs projets, contre toute attente.
Ces tiers privilégiés peuvent ne jamais savoir qu’ils l’ont été, tant le moment aura été fugitif. C’est un compliment à la fin d’un cours, un commentaire positif dans un bulletin de note, c’est un échange fortuit après une réunion de travail …
Il est indéniable que certaines personnes sont plus douées que d’autres pour jouer ce rôle car cela nécessite une vraie connaissance de l’autre. Il ne s’agit pas en effet de félicitations à la volée ou de compliments stéréotypés de principe, mais bien de toucher là où est le cœur du talent, afin de le libérer.
On peut tirer deux enseignements de ce constat :
Le premier est de chercher à prendre conscience de ce rôle de Tiers privilégié, particulièrement quand on est dans une position de référent : éducateur, formateur, manager … et de le cultiver en cherchant de façon authentique à valoriser le potentiel des personnes de son entourage. Avec parcimonie pour plus de justesse et de valeur.
Le second est de repérer ce Tiers privilégié pour, s’il en est évidemment d’accord, rechercher son accompagnement de façon plus pérenne. Lui manifester sa gratitude, lui expliquer le rôle qu’il a eu dans votre vie sont un début. Pour ensuite lui proposer d’être notre mentor.
L’idée est que s’il a cru en vous, il (ou elle) peut vous accompagner sur le chemin à suivre.
Le Tiers privilégié appartient à l’univers de l’effet Pygmalion, mais il s’éloigne de celui du coaching ou du mentorat même bienveillants comme celui du père des championnes de tennis Serena et Venus Williams.
Le principe du Tiers privilégié, c’est que tout se joue dans la spontanéité, on est loin des mentorats imposés par l’entreprise : on se choisit mutuellement, ce qui amène à réfléchir aux dispositifs de parrainage en entreprise.
Le management doit aussi savoir préserver la part de hasard et de mystère de la relation humaine qui fait que ce sont parfois les rendez-vous les plus improbables qui font avancer dans la vie.
Publié le mercredi 05 octobre 2022 . 3 min. 44
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