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Intelligence artificielle, Q.I. et préjugés culturels

Publié le mardi 6 février 2024 . 4 min. 15

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A un moment où le concept de neurodiversité est de plus en plus en vogue, où les neuro-divergents sont en recherche de légitimité, les tests permettant d’objectiver les intelligences et les compétences sont particulièrement attendus. Car ces tests, par leur quantification, sont érigés comme de puissants outils dans les arbitrages entre ce qui est fondé et ce qui relève du ressenti et de l’auto-proclamation.


C’est ainsi qu’on fait la différence entre HPI (Hauts Potentiels Intellectuels) et HQI (Hauts Quotients Intellectuels), les seconds étant estampillés par un score incontestable (le fameux QI).


Incontestable ? A condition d’y croire, car quelle forme d’intelligence mesure-t-on ?


Le débat est ouvert depuis des décennies.


Un des thèmes les plus aigus a été, dans les années 70 celui de la « black intelligence » et de la création du test BITCH.


En 1972, un professeur en psychologie de l’Université Washington de l’Arkansas, le professeur Robert Willliams publie un article où il propose un test d’intelligence qu’il a dénommé BITCH pour « Black Intelligence Test of Cultural Homogeneity »


Son objectif était de montrer que les Afro-Américains échouaient à de nombreux tests d’intelligence, ce qui leur interdisait l’entrée dans des collèges ou des universités, non pas, par manque d’intelligence mais parce que ces tests, conçus par des Blancs, véhiculaient (sans volonté de nuire a priori) des valeurs, des visions, du vocabulaire, issus de leur culture, très éloignée de celle des Noirs.


Il donne plusieurs exemples :


Une question demande à l’enfant testé d’identifier le jouet « derrière le sofa » dans une pièce. Or les enfants afro-américains, nous dit-il, ne connaissent pas le mot « sofa », chez eux, on emploie le mot « couch ».


Une autre demande est : « Quelle est la couleur de ruby », les enfants afro-américains répondent « noire » car c’est un prénom de femme très répandu dans leur communauté. Ils ne pensent pas à la pierre précieuse (rubis).


C’est pourtant sur le score de ces tests qu’on va évaluer l’intelligence de ces enfants, et les exclure du système éducatif, le cas échéant.


Le test BITCH propose donc des questions mobilisant la culture et le vocabulaire afro-américain.
Deux exemples : « Que signifie clean ? »


a) just out of the bathtub
b) very well dressed
c) very religious
d) has a great deal


Dans le contexte, la bonne réponse est « well dressed » = bien habillé.
Ou encore : « qu’est ce que le Mother's Day ? »


a) Black independence day
b) a day when mothers are honored
c) a day the welfare check come in
d) every first Sunday in church


La bonne réponse est la C, le jour où on touche le chèque de solidarité.


Robert Williams soumet le BITCH-100 test à 100 élèves blancs et 100 élèves noirs entre 16 et 18 ans). Les élèves noirs ont de bien meilleurs résultats que les blancs (87 vs 51).


Il n’en tire pas la conclusion que les Blancs sont moins intelligents mais celle des biais de nombreux tests considérés pourtant comme « culture free ».


Cette démonstration a bien évidemment été très critiquée, mais le pavé avait été lancé dans la mare académique !


Il est prouvé que ce test, comme tout le travail de Robert Williams pour légitimer la culture noire,  a joué un rôle déterminant dans le recrutement et le maintien en poste d’étudiants noirs dans des masters ou des doctorats.


A l’heure du développement de l’Intelligence Artificielle et de la mise au jour de tous ses biais, il me semble que la question est plus que jamais d’actualité.


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