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Le port du masque s’annonce comme obligatoire et généralisé de façon durable. Nous pouvons donc nous poser la question des impacts qu’il va avoir sur nos interactions sociales et peut être aussi sur notre propre personne.


Quand on se penche sur l’histoire du masque, on constate qu’il existe une immense diversité de masques, dans leur forme, dans les matériaux employés (le velours, le fer …), dans leur destination, certains ont comme fonction la protection (masque à gaz, masque de soudage, masque de hockey sur glace ou de plongée sous-marine), d’autre le souvenir (maques mortuaires qui reproduisent les traits du défunt), d’autres encore le déguisement (masques de théâtres comme dans le Nô japonais) , maques de bals masqués (des célèbres fêtes de carnaval).


Dans cette diversité, les masques ont une caractéristique commune : ils cachent toute ou partie du visage de celui qui les porte, et cette fonction, quand elle est généralisée à l’ensemble de la vie quotidienne, tant personnelle que professionnelle a forcément un impact sur nos relations avec les autres.


Si on revient à l’étymologie du mot masque, le mot vient de l’italien masca qui veut dire aussi sorcière, démon, spectre … mettant ainsi en lumière la dimension de dissimulation du masque ; dissimulation des traits de la personne, dissimulation de sa personnalité, dissimulation de ses sentiments.


Les acteurs qui jouaient masqués dans le théâtre antique grec étaient des hypocritès, dénomination qui a donné le mot français hypocrite. « Hypocrite », adjectif ou nom, désigne une personne qui dissimule ses sentiments avec comme synonymes explicites :  fourbe, poseur, faux cul …


Revenons au masque d’origine chirurgical que nous allons être amenés à porter à la sortie du Grand Confinement. Ce masque dissimulera le bas du visage, particulièrement la bouche, et cela ne sera pas sans conséquences. Nous pouvons en explorer plusieurs.


- On connait avec de nombreuses études, le « poids des apparences » dans les relations personnelles et professionnelles. On sait ainsi que les personnes perçues comme « belles » ont plus de chance de progresser professionnellement que celles vues comme laides, qu’elles sont mieux appréciées et mieux payées car elles bénéficient d’un a priori favorable que n’ont pas les personnes moins gracieuses. C’est le cas dès la petite école où il a été montré que les enfants mignons avaient la faveur de leurs maitres ou maitresses, ce qui les dotait d’une confiance en soi très précieuse pour leur avenir.


Quel impact pourra avoir la dissimulation de la moitié du visage ? Faisant reposer sur la partie haute et particulièrement les yeux, la fameuse « première impression » ?


- Une autre question renvoie à la communication non verbale, dont on sait l’importance dans la communication interpersonnelle. La dissimulation de la bouche va donc occulter les sourires, les grimaces, les pincements de lèvres, la langue passée sur les lèvres … renvoyant au verbal des messages que faisaient passer des signaux comme la mimique d’excuse, le sourire d’assurance, d’accueil ou d’apaisement. Ce sera certainement source d’ambiguïté, voire de mauvaises interprétations.


- On va aussi voir se mettre en place des stratégies jouant sur le caché et le « montré », faisant du masque un support de messages. On voit déjà fleurir des masques avec des drapeaux de pays ou des dessins significatifs, voire des mots écrits. Attendons-nous à voir apparaitre des messages qui potentiellement seront stigmatisants, ou du moins figeront le jugement que nous porterons sur une personne inconnue. Ce phénomène existait déjà avec le teeshirt ou le tatouage, mais sera encore plus fort et rapide avec le masque sur la figure.


Nous pouvons envisager le masque comme un vecteur de communication, avec les risques de mauvaise interprétation qui vont avec.


- Le masque sera enfin un accessoire, entrant dans la catégorie de vêtements, et gageons que la créativité des marques de prêt à porter sera rapidement au rendez-vous.


Evidemment, il y aura les moments où on pourra poser le masque et avancer le visage à nu, mais ce sera pour le cercle des intimes, ou des personnes connues ou à connaitre pour une relation plus pérenne. Celles que nous croiserons seulement n’y auront pas droit.


Le port du masque systématique ne sera pas socialement neutre, il faut en prendre conscience et réfléchir aux questions qu’il pose-au-delà de l’enjeu purement sanitaires.


Pour éviter d’évoluer dans une société avec encore plus de faux semblants qu’elle n’en a déjà, pour éviter d’ajouter de l’angoisse à l’anxiété, il nous faut penser un vrai « savoir vivre masqué ».


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