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Beaucoup d’entreprises ont un dragon dans leur garage !


Drôle d’affirmation mais fondée sur une observation : nombre de décisions souvent à haute teneur stratégique sont prises sur la foi de croyances plus que d’arguments.


Par faute de temps, par désir de trouver ce qu’on cherche, par biais de sélection, par manque de prise de recul … les dirigeants se laissent entrainer par des discours de croyances.


Quelle est donc la ligne entre croyance et faits démontrables ? La réfutabilité !


Ce concept a été proposé par l’épistémologue Karl Popper : une affirmation est réfutable si et seulement si elle peut être logiquement contredite par un test empirique. Par opposition, une croyance ne peut être démontrée : affirmer que Dieu existe relève ainsi d’une croyance.


Mais la croyance arrive souvent masquée, c’est là où on peut revenir au dragon dans le garage. Cette illustration de ce qui sépare les faits démontrables des croyances est proposée par Carl Sagan dans son ouvrage « Science is a candle in the night » paru en 1995 chez Balllantind Books.


Voici l’histoire qu’il propose : si je vous affirme très sérieusement qu’« « Un dragon crachant du feu vit dans mon garage  ».
Vous voudriez certainement le vérifier, le voir de vos propres yeux.


« Montrez-le-moi » dites-vous. Je vous emmène à mon garage. Vous regardez à l’intérieur et vous voyez une échelle, des pots de peinture vides, un vieux tricycle, — mais pas de dragon.
« Où est le dragon ? »
« Oh, il est juste là …  J’ai oublié de préciser qu’il s’agit d’un dragon invisible. »
Vous me proposez de répandre de la farine sur le sol du garage pour avoir les empreintes du dragon.
« Bonne idée » dis-je, mais ce dragon flotte en l’air. »
Alors vous utiliserez un capteur infrarouge pour détecter le feu invisible.
« Bonne idée, mais le feu invisible ne dégage aucune chaleur. »
Pourquoi ne pas utiliser un spray de peinture pour le rendre visible ?
« Bonne idée, mais c’est un dragon immatériel, et la peinture n’y adhérera pas ».

Et ainsi de suite… Pour chaque test que vous proposez, je trouve une manière d’expliquer pourquoi cela ne fonctionnera pas.
La conclusion ?


Des affirmations qui ne peuvent être vérifiées, des assertions immunisées contre toute réfutation sont vraiment sans valeur, peu importe le pouvoir qu’elles ont à nous inspirer ou exciter notre sens du merveilleux.


Trop souvent, cette exigence de preuves, cette capacité à prendre du recul font défaut. Pour se  prémunir de cet embarquement dans la croyance, il nous faut des grilles nous permettant d’exercer notre esprit critique.


Je retiendrai celle de Julien MACHET, professeur de sciences physiques et chimiques, membre du collectif CORTECS.
Devant une information cruciale, c’est-à-dire qui peut provoquer une décision, il propose de se poser plusieurs questions :


1/ Qu’est-ce qui accompagne cette information ? Une étude du cadre.
2/ Comment me parle-t-on ? Une étude sur la forme de la communication.
3/ Qu’est-ce que ça change ? Une étude des enjeux et des impacts.
4/ D’où vient cette information ? Quelle en est la source ?
5/ Qu’est-ce qui est dit ? Quels sens ont les mots utilisés ? Quels raisonnements ? Quels arguments ? Une étude du contenu.


Une fois rassemblées ces informations, il y 4 options : on peut décider de :


- Se renseigner plus,
- Suspendre son jugement,
- Prendre à son compte cette information,
- La réfuter, de la rejeter, se mobiliser contre.


Mais attention, nous dit Sagan, ce n’est pas parce que quelque chose n’est pas démontré, que c’est faux ! La frontière entre un dragon flottant dans les airs, invisible et immatériel, et crachant du feu sans chaleur et pas de dragon du tout, est ténue.
Gardons l’esprit ouvert tout en exerçant notre esprit critique !


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