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Depuis les manifestations contre le CPE en 2006, aucun mouvement étudiant national n’a “pris”, alors même que les réformes n’ont pas manqué ! Certes, il ne faut jamais dire jamais et il serait hasardeux de faire des prévisions dans ce domaine. Mais on ne peut plus regarder ce secteur avec les yeux d’antan : pourquoi les mouvements étudiants de contestation dans les universités sont-ils affaiblis et sectoriels ?

Le geste désespéré et dramatique d’Anas K. à Lyon en novembre dernier, a illustré le décalage entre ses aspirations “révolutionnaires” et celles des étudiants en général. Peu d’observateurs l’ont remarqué : dans sa propre université, Lyon 2, qui a pourtant une longue tradition contestataire, aucun mouvement d’ampleur n’a eu lieu. Il y a encore quelques années, les universités françaises auraient été en ébullition. L’Université française post 68, fortement homogène socialement, a été irriguée par les discours révolutionnaires ou pour le moins très militants, même s’ils étaient minoritaires.


Rien de tout ça aujourd’hui, même si les médias, hypnotisés par ce passé, guettent le moindre soubresaut, quitte à surestimer en permanence le poids de ces mouvements. Car l’absence si visible des étudiants dans le mouvement des Gilets Jaunes ou sur les retraites interpelle. Elle fait écho au mouvement étudiant en 2018 contre Parcoursup, limité à quelques facultés et sites, touchant certaines disciplines, essentiellement en SHS. Comme d’ailleurs celui de 2019 contre la hausse des droits d’inscription des étudiants extra-communautaires.


Quelles sont les constantes de tous ces mouvements ? Elles sont au nombre de 3 :


1. Seuls quelques facultés, établissements, sites sont concernés partiellement, toujours à dominante SHS.
2. La mobilisation est liée à la plus ou moins grande force d’un activisme militant, ce qui explique les différences entre sites : Villetaneuse-Paris 13 ou Poitiers, bastions de 2006, ont disparu des radars de la contestation.
3. Des enseignants-chercheurs, et notamment de collectifs très disciplinaires, en SHS s’impliquent plus ou moins fortement.


Parallèlement, à l’occasion d’élections étudiantes qui font déjà peu recette, les organisations syndicales plus ou moins radicales sont marginalisées. L’extrême-gauche, historiquement si puissante dans les universités, est désormais groupusculaire, et surtout remplacée par un mouvement de type ZADiste.


Pourquoi ces changements ?


Au-delà d’un contexte politique général, il y a d’abord, des évolutions sociologiques et culturelles.


Le tabou de la sélection a désormais volé en éclat : Parcoursup est un succès du point de vue de l’acceptation sociale, et les filières sélectives sont de plus en plus demandées, y compris à l’université. Le fait de payer des droits d’inscription élevés est désormais considéré naturel par une partie des familles, comme en témoigne l’essor de l’enseignement supérieur privé. Et puis, si dans les années 70, l’université comptait moins de 8% de boursiers, désormais, on approche des 40%.


Cette diversification de l’offre de formation des universités et l’arrivée massive de nouveaux publics étudiants a fait disparaître la base sociale de ces mouvements révolutionnaires, en général issue des classes moyennes plus ou moins favorisées. Les filières universitaires où l’on compte les catégories sociales les plus défavorisées (IUT, AES par exemple) sont globalement étanches à leurs discours : avoir son diplôme et trouver un emploi sont prioritaires.


Il y a ensuite des évolutions institutionnelles.


Désormais autonomes, le rôle des présidents d’universités et de leurs équipes est essentiel. Leur responsabilité est non seulement juridique, mais globale, en particulier sur la réputation de leur établissement. Ce “middle management” de proximité, souvent proactif, a intérêt à ce que les choses ne débordent pas. Une anecdote résume ces changements : dans les universités les plus « radicales », les AG convoquées pour les blocages ont parfois donné le résultat inverse, au grand dam de leurs organisateurs. Et les présidents utilisent désormais l’arme imparable du vote électronique.


Ces évolutions conduisent à se poser une question : s’agit-il d’une apathie généralisée ?


Les étudiants sont sans doute plus sensibles aux défis de la planète, même si cela reste à vérifier. Mais ils sont surtout confrontés à une sélection réelle à tous les niveaux et se focalisent sur leurs études et leur insertion professionnelle.

En conclusion, l’université a changé et l’hétérogénéité de ses étudiants est telle qu’elle limite la coagulation, mais permet les mouvements sectoriels, notamment là où le sentiment de déclassement peut être fort.


Publié le mercredi 26 février 2020 . 4 min. 32

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