La qualité de vie au travail améliore-t-elle vraiment les performances ?

Le problème de ces études est qu’elles utilisent généralement les données américaines de Great Places to Work. Les résultats d’études menées aux Etats-Unis sont-ils généralisables aux autres pays … et notamment à la France ? Pour répondre à cette question, des chercheurs ont répliqué les études sur la qualité de vie au travail américaines dans treize autres pays.
Les résultats sont très instructifs. En effet, ils montrent que l’intensité de la relation entre la qualité de vie au travail et la performance des entreprises dépend en grande partie de la flexibilité du marché du travail. Lorsque le marché du travail est très flexible (comme aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni par exemple), la relation qualité de vie au travail - performance des entreprises est très marquée. Comme il est difficile d’attirer et de fidéliser les meilleurs talents, investir dans la qualité de vie au travail donne un véritable avantage concurrentiel. Dans les pays où le marché du travail est plus rigide (comme en Allemagne … ou en France), le turnover est faible et la législation garantit de bonnes conditions de travail. Investir dans la qualité de vie au travail est beaucoup moins intéressant pour les entreprises …

En bref, une entreprise a-t-elle intérêt à investir dans la qualité de vie au travail ? Contrairement à ce qu’on pourrait penser, la réponse à cette question n’est pas toujours positive. Tout dépend du degré de flexibilité du marché de travail. Lorsque le marché du travail est flexible, les bénéfices conférés par une bonne qualité de vie au travail compensent largement son coût. Lorsque le marché du travail est rigide (comme en France par exemple …), surinvestir dans la qualité de vie au travail pour atteindre le sommet du classement de l’institut Great Places to Work génère plus de coûts que de bénéfices pour les entreprises.
 
Source : Edmans, A., Li, L., & Zhang, C. (2020). Employee satisfaction, labor market flexibility, and stock returns around the world. National Bureau of Economic Research.