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Ces décisions aux effets pervers

Publié le mardi 20 juillet 2021 . 4 min. 59

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Nous allons nous aventurer aujourd’hui dans un monde toxique et parfois accablant. Il existe pourtant ailleurs que dans l’utopie. Les mots en sont les suivants, pêle-mêle : effet pervers (« evil effect »), injonction paradoxale (« double bind »), effet d’éviction. Certaines décisions produisent des effets strictement contraires à l’intention qui a prévalue. Ne pensez pas à un chat noir…


Prenons des exemples de situations courantes et voyons ce que cela donne en entreprise ou dans la décision publique.


En premier lieu regardons quelques effets pervers mis en situations (« evil effects » donc) par le biais de quatre propos.


Propos numéro 1 : Les décisions égoïstes peuvent mener à la solitude quasi-absolue, l’égoïsme alors n’est plus un choix mais une conséquence. Des universitaires nous apprennent que l’égoïsme limite non seulement les dons que nous recevons mais détériore notre santé car nous perdons aussi le regard attentionné de l’autre.


L’effet pervers et contradictoire de l’égoïsme est l’insatisfaction.


Propos numéro 2 : Nous voulons tous relancer l’économie, durable ou non est un autre débat, ne serait-ce que pour l’emploi. Mais cela peut dégrader l’équilibre des paiements et l’inflation, et ce au détriment de celles et ceux qui restent chômeurs et sans revenus.


L’effet pervers de certaines formes de lutte contre le chômage peuvent accroître la détresse de certains chômeurs restés sur le trottoir de la croissance.


Propos numéro 3 : La mise en liberté des lapins en Australie, destinée à favoriser la chasse, a provoqué des dégradations importantes de terrains rendant cette chasse impraticable, au grand bonheur des lapins, jusqu’au jour où….


L’effet pervers de la décision pro-chasseur a été d’empêcher la chasse.


Propos numéro 4 : La loi de Murphy indique que le pire est probable. Elle a été adaptée par Michel Rocard, « Toujours préférer l'hypothèse de la connerie à celle du complot. La connerie est courante. Le complot exige un esprit rare. »


En deuxième lieu, abordons l'effet d'éviction


C’est un phénomène économique qui marque les effets négatifs dans le privé d’une forte dépense publique. Elle peut se généraliser. Prenons un exemple actuel : la priorité forcée à la mixité sociale au collège. Des enfants des quartiers « riches » sont affectés à des collèges de zones pauvres et parfois lointains et réciproquement. Fausse symétrie. Compte tenu du recours au privé, de très bons élèves dont les parents refusent le risque quittent l’enseignement public, ce qui abaisse son niveau et affaiblit la mixité. Cet effet pervers, est associé à un effet d’éviction. Le vrai problème est que le binôme politique-bureaucratie se croit tout puissant, il ne l’est qu'envers les plus faibles et les pauvres.


En troisième lieu, nous trouvons les effets contre productifs de la culture du résultat.


La culture du résultat mal gérée est une mine de paradoxes : cost killers qui induisent des coûts indirects, professeurs qui n’enseignent plus puisque seule la publication mène la carrière…


Une double contrainte (de l'anglais double bind) est une situation dans laquelle une personne est soumise à deux contraintes ou pressions contradictoires ou incompatibles. Cela engendre à la fois troubles et souffrances mentales. Problème de dominants.


L'injonction paradoxale est une double contrainte au sujet de laquelle la personne enjointe peut communiquer, elle est issue de l’Ecole de Palo Alto : est-tu contente d’aller chez ta grand-mère qui est si méchante ? La règle de notre Société Anonyme, c’est les rapports humains …


Les entreprises peuvent être confrontées à cette sorte de biais. Les modifications tarifaires, les mutations de produits, les évolutions de service, les changements de marque, les ruptures dans la distribution, les départs massifs lié au jeunisme sont autant de moments où l’effet pervers peux jouer. Un jour British Télécom a vu 25 000 personnes demander le plan social proposé, elles étaient les plus jeunes et les plus compétentes.


Pensz au principe de Michel Rocard, il est précieux.


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