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La fin des open spaces ? Le déclin était déjà programmé

Publié le mercredi 6 novembre 2019 . 5 min. 15

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Chaque matin, vous retrouvez votre bureau… ou peut-être votre open space. La tendance aux bureaux ouverts n’est pas nouvelle, mais elle semble irrésistible. Ils ont bien sûr un énorme avantage en termes de coût : on case bien plus d’employés dans le même nombre de mètres carrés quand on élimine les cloisons et les portes.

Mais ce n’est pas avec cet argument qu’on nous vend les open space. On leur prête volontiers des qualités quasi-miraculeuses : ils libèrent la communication. Ils encouragent les rencontres fortuites et la collision fructueuse des idées, suscitant ainsi l’innovation.  Ils favorisent la transparence et découragent les conversations d’intrigants derrière des portes closes. Bref, ils n’aplanissent pas seulement les surfaces : ils décloisonnent les mentalités.

L’idée qu’en se rapprochant physiquement des autres, on va avoir plus de contacts avec eux, n’est pas seulement frappée au coin du « bon sens » managérial : c’est aussi une hypothèse maintes fois vérifiée par des études sociologiques. La proximité favorise généralement la collaboration. 

Pourtant, il est tout aussi possible de formuler l’hypothèse opposée. La psychologie sociale, en particulier, suggère que les « frontières » physiques nous sont nécessaires : en structurant notre environnement, en limitant les distractions, et en matérialisant l’appartenance à un sous-groupe pertinent, elles favorisent la communication à l’intérieur d’un groupe. Il faudrait donc, pour mieux communiquer, être isolé de son environnement plus large.  Nous avons tous vérifié que dans l’intimité d’une voiture ou d’un compartiment de train, nous nous livrons plus volontiers.

Une étude récente menée par Ethan Bernstein et Stephen Turban, de Harvard, a voulu en avoir le cœur net.  Ces deux chercheurs ont, pour la première fois, étudié deux entreprises, avant et après la transformation de bureaux traditionnels en open space.  Le design de leur étude permet donc, mieux que les observations passées, de mesurer l’effet du changement sur la communication. Qui plus est, ils se sont donné les moyens de mesurer cette communication avec précision : les employés (volontaires) ont été équipés de « badges sociométriques » avec accéléromètre, puce Bluetooth et détecteur infra-rouge, pour mesurer le temps passé par chacun à proximité de ses collègues, le temps de conversation, etc.

Le résultat est sans appel : trois mois après la mise en place des open spaces, la communication face à face a chuté de 72%. Le volume de communication par email et message instantané grimpe en revanche en flèche, augmentant de 56% et 67%, respectivement. Tout se passe comme si l’open space conduisait à remplacer les échanges face-à-face par des échanges électroniques. Exactement l’inverse du but recherché…

Naturellement, les explications ne manquent pas. Comme le savent tous ceux qui travaillent en open space, on peut trouver difficile d’avoir une conversation informelle ou franche quand on se sent écouté. On craint naturellement de déranger ses voisins, même si, comme souvent, ils se sont isolés sous un imposant casque. On peut aussi avoir peur d’être vu en train de papoter, donc de donner l’impression qu’on tire au flanc… Tous ces facteurs, en tous cas, semblent peser plus lourd que les rencontres fortuites dans le bilan de la communication.

Bien sûr, deux entreprises ne font pas un échantillon. On ne peut donc pas tirer de cette expérience des conclusions définitives sur les open spaces. On peut même parier qu’on verra bientôt d’autres études sur les open spaces qui produiront des conclusions opposées.

Car la vraie conclusion ne concerne pas les open spaces. Elle porte sur le raisonnement de ceux qui espèrent, un peu naïvement, utiliser l’open space comme outil de gestion des salariés, de l’organisation et de sa culture.  Dans cette logique mécaniste, on croit possible d’utiliser l’aménagement des bureaux pour décréter la coopération entre collaborateurs. Mais comme le notent ironiquement les auteurs, les humains ne sont pas des éléments chimiques qu’il suffirait de rapprocher dans des conditions données de température et de pression pour produire la réaction attendue. Comme beaucoup d’autres choses, l’impact d’un aménagement est une question de contexte. C’est pour cela que les open spaces, on n’est ni pour ni contre -- bien au contraire !


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