La crise sanitaire, en particulier le « grand confinement » a mis à rude épreuve les acteurs du marché des prothèses et des implants dentaires. Selon l’étude Xerfi-Precepta, le chiffre d’affaires des fabricants d’implants devrait reculer de 15% en 2020 et de 9% pour celui des prothésistes dentaires. La consommation de soins dentaires par les Français, elle, devrait chuter dans des proportions comparables. Malgré tout, ce marché reste soutenu par de solides moteurs structurels, aux premiers rangs desquels l’augmentation et le vieillissement de la population française ainsi que l’importance croissante accordée à l’esthétique dentaire. La réglementation joue également un rôle important. Après un faux départ en 2020, la montée en puissance du dispositif « reste à charge zéro » devrait donner tous ses effets dès 2021… ce qui augure un fort rebond de l’activité pour l’ensemble des acteurs.
Le RAC-0 est loin d’être neutre sur les équilibres concurrentiels. Car ce dispositif devrait favoriser les soins d’entrée de gamme. Autrement dit, le 100% Santé en dentaire replace la dimension « prix » des dispositifs dentaires au premier plan des critères de sélection. Et cela ne sera pas sans conséquence pour les prothésistes dentaires. Ces derniers pâtissent déjà de la concurrence des produits importés et de la forte volatilité des cabinets dentaires. Si les plafonds mis en place en 2019-2020 par l’Assurance maladie ont été jugés par la profession comme cohérents avec les pratiques, des inquiétudes se font jour sur le niveau de tarification des prothèses adjointes en 2021. Cette concurrence par les prix va sans doute pousser les prothésistes à franchir le cap de l’industrialisation, notamment grâce à la CFAO. Des investissements massifs qui pourraient au final accélérer la consolidation de ce maillon.
La compétition se renforce également dans le secteur de l’implantologie dentaire. Constitué d’une cinquantaine d’acteurs, il est très concentré et se partage entre quelques grands groupes mondiaux comme Straumann ou Envista et des spécialistes français à l’image de Menix et Biotech Dental. Au-delà des innovations et progrès techniques à des fins de différenciation, l’élargissement de l’offre constitue le principal moyen de développer l’activité. Cela consiste d’abord à se positionner sur le segment value voire discount pour suivre l’évolution de la demande en France. Certains acteurs vont bien plus loin : ils se diversifient en dehors de leur cœur de métier en proposant par exemple des solutions d’imagerie. En d’autres termes, les leaders mondiaux de l’implantologie dentaire se muent en véritable « guichet unique » auprès des chirurgiens-dentistes.
Publié le mercredi 09 décembre 2020 . 2 min. 58
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