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Taux de change : je te tiens, tu me tiens…

Publié le jeudi 8 septembre 2011 . 5 min. 57

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Il y a 40 ans, le 15 août 1971, Richard Nixon prenait la décision de suspendre la convertibilité du dollar en or. C'était le début de la fin du système mis en place à Bretton Woods. L'anniversaire de cet événement est passé quasiment inaperçu, ce qui est tout de même étonnant dans le climat de guerre monétaire que nous connaissons. En 40 ans, bien des choses ont changé. Le prix de l'or a été multiplié par 54, passant de 35 dollars à 1 900 dollars l'once. En revanche, du côté des parités entre les grandes monnaies, le monde est revenu à un système informel de parités quasi fixes entre les principales devises internationales que sont le dollar, l'euro et le yuan. Ainsi, malgré tous les événements de ces derniers mois, le dollar évolue dans une bande très étroite entre 1,40 et 1,45 par rapport à l'euro. Pendant ce temps, le yuan suit de très près tous les mouvements du billet vert et donc de l'euro. Or, c'est une situation qui ne convient à personne. Chacun des grands acteurs souhaite mettre sa monnaie au service de sa propre stratégie économique. Prenons le cas des Etats-Unis. La première puissance économique mondiale n'arrive pas à se dépêtrer de sa pire crise économique depuis les années 1920. Les comptes publics sont excessivement dégradés, le chômage reste désespérément au-dessus des 9% et l?immobilier n'a de cesse de s'enfoncer. Les autorités américaines ne voient plus qu'une seule solution : dévaloriser la dette pour retrouver de la compétitivité, ce qui suppose de laisser filer le dollar. Le hic, c'est que les Américains n'arrivent pas à faire baisser leur monnaie. Rien n'y fait : les débats grotesques autour du relèvement du plafond de la dette américaine, la dégradation de la note de la dette souveraine, la nouvelle alerte à la récession, la perspective d'une troisième vague de Quantitative Easing? Tous les éléments étaient pourtant réunis cet été pour que le billet vert décroche, mais il est resté obstinément arrimé à l'euro? et au yuan. Il faut dire que la Chine a fait son possible pour éviter que le Yuan ne s'apprécie car, là aussi, les inquiétudes économiques sont légion. Cela semble étonnant tant le ralentissement de la croissance dans l'Empire du Milieu a été imperceptible. Officiellement, le PIB a augmenté de 9,5% au deuxième trimestre, soit 0,2 point seulement de moins qu'entre janvier et mars. Mais la pérennité du modèle chinois fait aujourd'hui débat. De fait, la Chine n'a en rien modifié son modèle économique : la priorité reste d'exporter et d'amasser des excédents vis-à-vis du reste du monde. Et contrairement au discours officiel, les autorités n'ont ni l'envie ni les moyens de stimuler la consommation pour qu'elle devienne le nouveau moteur économique. Plus que jamais, il faut rester compétitifs alors même que les pays environnants, Vietnam en tête, rivalisent de dévaluations pour grignoter des parts de marché à leur puissante voisine. Dans ces conditions, la Chine n'a guère d'autre alternative que de coller au plus près du dollar, ce qui n'arrange ni les Américains, ni les Européens. Les problèmes de la zone euro sont plus complexes. En vérité, il existe DEUX zones euro. La première, celle du Nord centrée autour de l'Allemagne, se satisfait aisément d'un euro fort qui lui permet de sous-traiter une partie de sa production à bon prix en Europe de l'Est. La seconde, celle du Sud, avec la France, l'Italie et l'Espagne, aurait tout intérêt à voir l'euro baisser. La conséquence de cette opposition frontale c'est que la BCE est contrainte de mener une politique monétaire qui ne convient ni au Nord ni au Sud. Le différentiel de taux d'intérêt de part et d'autre de l'Atlantique (1,5% en zone euro, 0 à 0,25% aux Etats-Unis) plaiderait pour une appréciation de l'euro. Mais, en sens contraire, la crise de la dette tire l'euro vers le bas. Finalement, l'euro reste scotché par rapport au dollar et donc aussi par rapport au yuan. Il ne faut pas s'y tromper, cette « coordination » des parités monétaires n'est pas voulue, mais subie. Les trois grandes zones économiques ne parviennent pas à se mettre d'accord alors qu'en même temps personne n'a les moyens d'imposer sa volonté aux autres. C'est la paralysie. La situation la pire est celle de la zone euro qui doit à la fois composer avec un bras de fer externe (zone euro contre Etats-Unis et Chine) et interne (Nord contre Sud). Au moins les Américains et les Chinois peuvent-ils déterminer leur stratégie de manière indépendante sans devoir mettre 17 Etats membres d'accord. En attendant, c'est toute l'économie mondiale qui doit subir les dommages collatéraux d'une situation qui ressemble étrangement à un jeu de cour d'école : « je te tiens, tu me tiens, par la barbichette ». Sauf qu'on ne voit vraiment pas qui rira le premier.


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