ÉCONOMIE Intelligence sectorielle

La maison intelligente

Publié le jeudi 13 juin 2013 . 3 min. 34

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Alexandre Boulègue

- Directeur de Xerfi France

Alexandre Boulègue

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Xerfi Canal présente l'analyse d'Alexandre Boulègue, directeur d'études Xerfi

Même à des milliers de kilomètres, son chez soi n'est jamais très loin. Avec un smartphone, on peut aujourd'hui arroser les plantes, éteindre la lumière de la salle de bain parce qu'on la voit allumée sur les images de la caméra de surveillance, ou encore lancer le chauffage dans la maison en prévision de son retour.

Pour le marché de la domotique cela signifie une profonde rupture. Au niveau des technologies, des usages et surtout des acteurs qui animent le marché. Et la rupture se traduit même dans l'appellation du marché : on parlait hier de domotique, il faut aujourd'hui parler de maison intelligente.

Du point de vue des technologies, deux éléments changent la donne : l'apparition des box domotique tout d'abord. Ce sont ces boîtiers qui ressemblent à des box internet et qui permettent d'interconnecter et de piloter facilement un ensemble d'accessoires dans la maison. Deuxième bouleversement technologique : l'émergence de l'internet des objets. Son concept est simple : imaginer qu'un objet de votre quotidien soit capable de se connecter à internet grâce à une puce électronique. Il vous suffit ensuite d'utiliser votre ordinateur ou votre téléphone pour le contrôler à distance.

Ces évolutions technologiques permettent de proposer des solutions moins chères, intuitives et couvrant de nouveaux usages. Mais elles entrainent surtout un bouleversement du paysage concurrentiel. Alors que la domotique était historiquement dominée par des fabricants de matériels électriques et d'automatismes, comme Somfy ou Legrand, de nouveaux acteurs issus des télécommunications ou de l'informatique entrent aujourd'hui en scène, à l'image d'Apple, SFR ou Samsung.

Ces géants ont d'importants atouts à faire valoir. Ils sont tout d'abord capables de proposer des solutions domotiques simplifiées, « plug-and-play », très loin de l'image complexe de la domotique historique qui nécessitait l'intervention de professionnels pour l'installation. Ce sont ensuite de véritables prescripteurs, capables de convertir les consommateurs à la maison intelligente grâce à leurs moyens et à leurs compétences marketing. Ils sont enfin en position de force pour s'imposer comme la seule porte d'entrée au monde de la maison intelligente. En contrôlant les box et les smartphones, ils deviennent en effet le maillon incontournable pour l'utilisateur comme pour les fournisseurs de matériels.

Une entreprise comme Apple aurait ainsi toutes les cartes en main pour s'accaparer ce marché. La firme à la pomme ne s'y est d'ailleurs pas trompée et propose déjà sur l'Apple Store une page dédiée aux accessoires intelligents pour ses smartphones et tablettes.

Dans ce scénario, c'est encore la place des entreprises françaises qui est menacée. A moins de devenir les partenaires de ces géants pour vendre leurs produits. Car en France, fabriquer des objets connectés, on sait très bien faire. La station météo connectée Netatmo, ou le pèse-personne intelligent de Withings, pour ne citer qu'eux, sont des précurseurs en la matière. Fin 2012, Trois produits français faisait d'ailleurs partie des 10 meilleures ventes d'accessoires pour Smartphones et tablettes sur l'Apple Store aux Etats-Unis. La preuve que l'industrie française, elle aussi, sait se montrer intelligente.

Alexandre Boulègue, La maison intelligente, une vidéo Xerfi Canal

Mots clés : Energie / Environnement
Immobilier
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