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Les micro-paradis fiscaux européens ont ceci de commun qu’ils ne se défissent bien évidemment jamais comme tel, au mieux ils se considèrent comme des « centres financiers off-shore ». Et au côté d’une certaine discrétion bancaire, il en existe une autre, celle concernant les statistiques. Il faut donc procéder par faisceaux d’indices.


Une dépendance à la finance mondiale et à l’immobilier


Ce n’est pas une surprise, ces micro-États concentrent un nombre anormalement élevé de milliardaires par rapport à leur population. Le dénombrement de ces derniers ne relevant pas d’une science exacte, les chiffres ne sont qu’un ordre de grandeur, mais à n’en pas douter, Monaco se place en tête du classement mondial devant Saint-Kitts-et-Nevis, paradis fiscal situé dans les Caraïbes. Arrivent ensuite dans l’ordre : le grand-duché du Luxembourg, le Liechtenstein, l’île anglo-normande de Guernesey qui, comme Jersey et l’île de Man, dépend de la couronne britannique sans pour autant faire partie du Royaume-Uni et dispose à cet effet d’une législation bancaire et fiscale autonome. Les autres pays européens comme l’Allemagne ou la France se situent bien plus bas dans le classement, surlignant bien l’anomalie de ces petits États. Le milliardaire, c’est un happy few, il conviendrait donc d’élargir l’observation aux millionnaires pour mieux cibler la réelle densité de la richesse de la population dans ces pays. Faute de données exhaustives, certaines informations permettent de poser des jalons. Ainsi, la Principauté de Monaco compterait un peu plus de 12 000 millionnaires, soit plus d’un habitant sur 3. Au Luxembourg, c’est un sur 15, quasiment le double qu’en France.


Les habitants de ces havres de paix fiscale sont le plus souvent branchés sur l’économie mondiale : leur patrimoine, leurs revenus dépendent pour beaucoup de la valorisation de leurs actifs mobiliers et de la finance mondiale. Il s’agit d’indicateurs éloignés, mais les évolutions du Dow Jones, de l’Euro Stoxx 50 donnent le « la ». Après avoir plongé au début de la crise de la Covid 19, ces grands marchés ont très vite remonté la pente pour atteindre pour l’indice américain son pic historique. Si depuis la guerre en Ukraine et la remontée des taux d’intérêt, leur ascension s’est stoppée, ils plafonnent néanmoins à très haut niveau.


Autre indice de la bonne santé financière des habitants, la vitalité des marchés de l’immobilier et les prix atteints. À Monaco, dans l’ancien, le nombre de ventes a de nouveau dépassé les 400 en 2021 et le 1er semestre 2022 a été dynamique avec une progression de plus de 4% par rapport à la même période de l’année précédente. Concernant les prix, le mouvement est plus spectaculaire en dépassant pour la première fois la barre symbolique de 50 000 euros en moyenne le m², en hausse de près de 75% en 10 ans. C’est un trait commun aux micros paradis fiscaux, l’immobilier surperforme : au Luxembourg, le compteur s’affole avec des prix multipliés par 2 en huit ans. À Guernesey, au 3e trimestre, les prix sont en hausse de 13,5% sur un an et sont aussi à leur sommet historique. Même tendance à Jersey avec une envolée de 13%.


La matière fiscale des autres pays siphonnée


En s’accompagnant systématiquement d’une hypertrophie du secteur financier, exception faite pour partie de Monaco, l’ultra-concentration de la richesse a en outre un effet « bouster » sur ces petites économies. Au Liechtenstein, par exemple, la place financière internationale de Vaduz, la capitale du pays en est le principal poumon économique avec notamment 350 milliards d’euros d’actifs sous gestion. C’est tout un symbole, la place financière luxembourgeoise est sortie en pleine forme de la crise Covid. C’est bien pourquoi le PIB du pays a été à peine écorné en 2020 et a restauré son niveau pré-pandémie 1 an avant le reste de la zone euro. Les micro-paradis fiscaux européens ne connaissent pas la crise de leurs riches habitants non plus.


En proposant une imposition personnelle au rabais, voire nulle, une taxation des entreprises plus faible qu’ailleurs, ils continuent de s’enrichir en siphonnant la matière fiscale des autres. Quant à l’espoir que les choses changent un peu sous l’effet des réformes engagées depuis plusieurs années par les instances européennes de régulation financière, ils ont été douchés. À la fois par les scandales qui continuent, comme l’a révélé l’enquête Openlux, mais aussi plus récemment par la grande chambre de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), qui a invalidé la disposition de la directive visant à lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme de 2018, qui permettait que les données personnelles soient librement accessibles. L’opacité financière demeure. Le succès de ces micro-paradis fiscaux aussi.


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