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Dans les années 1920 comme au début des années 2000, la croyance dans les vertus de l’autorégulation de la finance a conduit les banques à se lancer dans des paris spéculatifs inconsidérés qui se sont terminés dans deux des plus grosses bulles financières de l’histoire, la crise de 1929 et celle des subprimes.

Dans ces moments là, il n’y a plus d’hésitation sur le constat : la régulation a failli, il faut la changer. Et c’est ce qui s’est passé : chacune des deux crises a accouché de nouvelles règles destinées à encadrer les extravagances de la finance. Mais la méthode, les choix effectués et les objectifs suivis ont été bien différents d’une période à l’autre.

Dans les années 1930, chaque pays a dû se débrouiller tout seul. En fait, les Etats-Unis ont ouvert le bal à partir de 1933, soit près de quatre années après le début de la crise, les autres pays suivant le mouvement, essentiellement après la guerre, même si en France une régulation financière stricte est mise en place par le régime de Vichy.

A l’inverse, dès les premières tensions de la crise des subprimes en 2007-2008, les régulateurs bancaires internationaux se retrouvent au sein du Comité de Bâle sur le contrôle bancaire et proposent dès la fin 2008 une dizaine de chantiers visant à refondre, de manière collective, l’architecture de la régulation bancaire et financière mondiale, chantiers qui seront validés au G20 de Londres d’avril 2009

Dans les années 19360, la mesure la plus connue du président Roosevelt est la loi bancaire de juin 1933, complétée par celle d’août 1935, généralement baptisée Glass-Steagall Act car elle reprend en partie les propositions faites alors par le sénateur Carter Glass et le député Henry Steagall, tous deux démocrates.

Dans les comptes d’une banque, les ressources dont elle se sert sont à son passif et ce qu’elle en fait, les activités qu’elle développe, à son actif. Les Etats-Unis choisissent une régulation par l’actif : maîtriser les risques pris par les banques réclame de séparer les activités très spéculatives de celles normalement risquées de crédit aux entreprises et aux ménages. C’est le principe de séparation bancaire, entre banque de marchés et banque de détail. Une évolution d’autant plus acceptée à l’époque que les deux géantes de la place, City Bank et Chase National Bank avaient annoncé qu’elles se séparaient de leur filiale financière AVANT le vote de la loi.

La régulation post subprime fera un autre choix, celui d’une régulation par le passif. Les banques peuvent continuer à prendre tous les paris qu’elles veulent, pas de séparation des activités. Mais si elles rencontrent des problèmes du fait d’opérations trop spéculatives, elles devront disposer de suffisamment de ressources pour éponger elles-mêmes leurs pertes. D’où la principale mesure de régulation consistant à forcer les banques à accroitre leurs fonds propres.

En matière de régulation bancaire, quelle que soit la période de l’histoire, les gouvernements cherchent à atteindre trois objectifs : ils veulent des banques à la fois stables, rentables et offrant un crédit peu cher. Malheureusement, on ne peut pas avoir les trois en même temps ! Dans les périodes libérales, les banques se font concurrence, elles offrent du crédit peu cher et sont rentables parce qu’elles prennent des paris rémunérateurs car risqués. Mais cela finit en bulle et en crise, tant pis pour la stabilité.

Roosevelt choisit la stabilité, avec une régulation forte, et aussi la rentabilité. Il met en œuvre une assurance des dépôts qui assurent aux Américains d’être remboursés en cas de problème ce qui les incite à confier leur  argent à la banque. Dans le même temps, il interdit la rémunération des dépôts à vue et plafonne ceux des dépôts à terme pour limiter le coût des dépôts pour les banques, tout en durcissant les conditions nécessaires pour ouvrir de nouveaux établissements, réduisant la concurrence. Résultat, les taux d’intérêt des crédits ne sont pas les plus bas possibles mais c’est le prix à payer pour des banques stables et rentables.

Après 2008, les régulateurs ont renforcé les règles pour avoir des banques plus stables. Dans le même temps, les banques centrales ont racheté des titres de dette des Etats et d’entreprise – le fameux Quantitative Easing - pour maintenir des taux d’emprunt très bas. Résultat, la finance est plus stable, le crédit peu cher mais les banques moins rentables. Là encore les choix des deux périodes post crise ont été très différents.

Les deux grandes crises financières de l’histoire ont ainsi accouché d’une régulation bancaire très différente. Celle des années 1930 a été suivie de plusieurs décennies de stabilité financière. Les années qui viennent diront si la régulation actuelle est à la hauteur et assurera une finance aussi stable, et pendant aussi longtemps.


Publié le mercredi 4 septembre 2019 . 5 min. 05

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