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Les économistes vont être obligés de revoir leur copie… et leurs manuels ! Car au cours des dernières décennies, les transformations structurelles des économies sont venues remettre en cause un nombre important de supposées lois générales, des vérités considérées comme des piliers de la discipline.

Il y a d’abord les lois « idéologiques », celles qui ne fonctionnent pas mais sont devenues des lieux communs de la profession par la domination influente d’économistes nourris au biberon libéral.

Par exemple, un bref regard statistique montre il y a peu de lien entre la progression de la masse monétaire et celle des prix mais l’adage selon lequel l’inflation est partout et toujours un phénomène monétaire a la vie dure. L’inflation se retrouve dans les actifs financiers ? Mais alors pourquoi les prix de l’immobilier ou des Bourses évoluent-ils de manière différenciée entre les pays et même à l’intérieur des pays alors que tous connaissent une forte progression de la monnaie en circulation ?

Une hausse du SMIC détruit les emplois ? La doxa s’est retournée sur ce sujet, la réponse est non. Les économistes montrent maintenant qu’une hausse du SMIC diminue la pauvreté et améliore de manière importante la santé des enfants en bas âge. La dérégulation du marché du travail crée des emplois ? Une synthèse de 53 recherches parues entre 1990 et 2019 conclue que 28 % des études répondent oui, 21 % que c’est controversé et 51 % franchement non. Et le non l’emporte dans les 10 dernières années. Là-aussi, il y un changement de doxa.

Mais la remise en cause des résultats de la « science » économique est plus profonde. Car ce sont des raisonnements de base de la discipline qui ne tiennent plus. Qu’est-ce qui peut justifier économiquement que des prêteurs acceptent d’octroyer des crédits en payant les débiteurs pour cela ? Et pourtant, de nombreux pays et entreprises empruntent désormais à des taux d’intérêt négatifs.

Les ménages sont censés avoir de l’épargne que le secteur financier apporte aux entreprises qui, elles, ont des besoins de financement. Mais l’épargne des entreprises est aujourd’hui supérieure à celle des ménages ! Et la Bourse, qui doit servir à apporter du capital aux firmes, retire aujourd’hui plus d’argent à l’économie qu’elle n’en procure parce que les entreprises rachètent massivement leurs propres actions.

Enfin, le B-A-BA des politiques économiques est bouleversé. Doper l’activité d’un pays en rendant ses produits moins chers par des dévaluations compétitives ? Ça ne marche plus. Avec la mondialisation, une bonne partie des produits exportés contient des produits importés qui deviennent plus chers avec la dévaluation. Les gouvernements sont obligés de choisir entre moins de chômage mais plus d’inflation ou l’inverse ? Cette fameuse courbe de Phillips ne fonctionne plus, beaucoup de pays connaissent peu de chômage et peu d’inflation.

Comment s’expliquent toutes ces remises en cause des résultats de la science économique ?

La mondialisation, la perte de pouvoir des salariés et un partage de la valeur ajoutée plus favorable aux entreprises et à leurs actionnaires, la flexibilisation des marchés du travail, la financiarisation accrue, toutes ces dynamiques libérales s’appuyant sur l’extension d’une économie de marché de moins en moins contrôlé ont bouleversé le fonctionnement des économies.

Ce qui rend  la compréhension de ces dernières plus difficile, la maîtrise de leurs fluctuations plus délicates, les conséquences sociales de leur dynamique plus inégalitaires.

Les économistes dominants ont poussé à ces changements par leurs conseils. Il faut aujourd’hui qu’ils assument : au-delà des conséquences sociales et politiques néfastes de ces évolutions, on ne comprend plus rien à l’économie !


Publié le lundi 07 septembre 2020 . 3 min. 52

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