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L'imposture tyrannique des revues sur les économistes

Publié le lundi 26 novembre 2018 . 3 min. 35

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Après Paul Krugman, Joseph Stiglitz et Paul Romer, voici James J. Heckman, un autre lauréat du prix de la Banque de Suède en économie, qui tire à boulets rouges sur la profession des économistes. Sa cible : l’obligation de publier des articles de recherche dans ce qui est considéré comme les cinq meilleures revues américaines pour avoir la moindre chance de réussir sa carrière universitaire. Une « tyrannie du top 5 » qu’Heckman et son collègue de l’université de Chicago Sidharth Moktan contestent violemment.

 

Les deux économistes commencent par établir le diagnostic et il est clair. Publier un article dans le top 5 – The American Economic Review, Econometrica, the Journal of Political Economy, the Quarterly Journal of Economics, the Review of Economic Studies – vous donne une probabilité de 29 % d’être recruté dans les facs américaines, qui passe à 43 % avec deux articles et 63 % pour trois articles. Deux articles dans de bonnes revues hors du top 5 vous laissent seulement une chance sur quatre. Problème : cette sélection n’est absolument pas justifiée.

 

Un article est considéré comme important s’il est beaucoup cité. Or, démontrent les auteurs, il y a beaucoup de textes peu cités publiés dans le top 5 et des textes très cités dans des revues hors top 5 qui « publient un volume significatif de recherche influente en économie ». Nombre de grands classiques récents de la réflexion économique sont sortis dans d’autres revues que les cinq premières. Seuls les articles du Quarterly Journal of Economics cumulent au fil des ans un nombre important de citations régulières. Mais sur un niveau largement inférieur à ce qui se produit dans les revues de sciences dures comme Science par exemple.  Les auteurs signalent au passage que les hommes retirent plus de bénéfices que les femmes d’avoir publié dans le top 5.

 

Ils se sont ensuite amusés à regarder ce que faisaient les économistes influents chacun dans leur spécialité. Ils les ont répartis en 14 domaines et se sont aperçu qu’ils publiaient majoritairement dans des revues… en dehors du top 5, revues dans lesquelles ils demandent à ceux qui veulent les rejoindre d’avoir publiés ! « De l’hypocrisie organisée » aux yeux des auteurs…

 

Pour James Eckman et son collègue, la tyrannie des revues doit cesser. Ne pas prendre en compte la publication de livres conduits les chercheurs à produire des « fragments d’idées » disent les auteurs. Un petit groupe de décideurs maitrisent le contenu des revues et la vie des gens avec des effets de clientèle, je cite, d’« inceste professionnel »  mieux vaut être proches d’eux pour publier. Encore plus grave, ce petit groupe de revue favorise la reproduction des idées déjà publiées. « Les articles vraiment innovant ne survivent pas aux épreuves de sélection du mainstream qui préfère la ‘science normale’ à la «’science nouvelle’ » s’insurgent les deux auteurs.

 

Comment faire pour changer les choses ? Une possibilité est de prendre en compte plus de revues. Une autre, plus radicale, est de se passer des revues en recourant à des publications numériques en accès libre, le temps imposera les bons articles et les bons économistes.

 

Mais le mieux, concluent les deux auteurs, est de sélectionner les chercheurs en lisant leurs travaux, publiés ou non, pour juger de leur créativité. Le plus incroyable, c’est que cela ne soit pas déjà le cas. Et on en est loin.


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