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Assurance-vie : un chef d'oeuvre franco-français en péril

Publié le jeudi 18 novembre 2021 . 4 min. 54

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L’assurance-vie a perdu son statut d’eldorado. C’est la grande passerelle qui a connecté l’épargne des Français aux marchés financiers. Le procès en excès de frilosité de l’épargnant français est bien connu. De l’épargnant préférant la sureté des produits bancaires liquides et sans rendement, crispé sur son épargne réglementée, livret A en tête, que l’État prend par la main avec des rendements garantis pour flécher son argent sur des projets d’investissement public. Et a contrario rechignant à s’exposer directement sur des produits de marché finançant plus directement les entreprises.


La donne a changé


De ce point de vue, l’assurance-vie a en partie changé la donne. Elle avait vocation à mettre l’économie française sur les rails de la financiarisation, en ouvrant à dose homéopathique l’épargne des Français à des supports plus risqués, avec pour contrepartie un meilleur intéressement des détenteurs de patrimoine, et notamment les retraités, aux hauts rendements financiers de la sphère productive. Avec toute une série de garde-fous aussi. On a parlé de fonds de pension à la française qui ont pris une place de premier plan dans la structure de détention de l’épargne. Les intermédiaires financiers ont conçu des produits diversifiés, gérés par des professionnels, dosés pour l’épargnant français avec l’alternative que l’on connaît, entre les fonds en euros, au capital garanti, chargés en obligations d’État et plus marginalement en obligations d’entreprises, et les fonds en unité de compte qui ouvrent la diversification aux actions d’entreprises classiques, au private equity, à l’immobilier, avec des possibilités de perte en capital à la clé.


L’un comme l’autre de ces supports a jusqu’en 2018 offert des rendements relativement intéressants. Le rendement des fonds en euros a certes été rongé progressivement par la décrue des taux longs. À mesure que tournaient les portefeuilles et qu’arrivaient à terme les obligations les plus anciennes à taux élevé, remplacées par des titres moins rentables, le rendement de l’assurance-vie s’est doucement et surement affaissé. Cette dilution lente a permis néanmoins à l’assurance-vie en euros de surperformer les placements alternatifs, notamment le livret A, et d’offrir des rendements protecteurs au regard de l’inflation instantanée jusqu’il y a peu.


Mais c’est maintenant que les choses se compliquent. Dans un environnement où l’inflation pourrait s’enkyster plus longtemps que prévu, l’inertie que nous avons connue à la baisse sur les rendements en euro jouera maintenant à la hausse. Même si les taux longs se redressent, cela mettra du temps pour ramener les rendements des fonds en euros au-dessus de la barre des 2%. Et même si les assureurs se dégagent de leurs obligations à taux zéro, il y aura des pertes à la clé. Les assureurs devront essuyer les moins-values sur les obligations à faible coupon accumulées au cours des 5 dernières années, sans pouvoir reporter les pertes sur leur client.


À long terme, des fonds en euros plus rémunérateurs que les UC


Le bilan de la prise de risque sur les unités de compte est plus mitigé. Pour ceux qui se seraient engagés en unité de compte à l’aube des années 2000, le parcours a été bien chaotique avec les conflagrations boursières, de 2001-2002, 2007-2008, les grands stress de 2011 (des dettes souveraines) ou de 2020 (avec le Covid). En moyenne, depuis 1999, un détenteur d’unités de compte entré début 1999 aura dû attendre 2012 pour que le rendement cumulé de son épargne efface l’érosion de l’inflation, 2014 pour prendre l’ascendant sur un détenteur de livret A. Et sur longue période, les fonds en euros se sont avérés plus protecteurs et rémunérateurs que les unités de compte. On comprend que l’assurance-vie en euros ait été longtemps le placement préféré des Français. Sûr, stable et plus rémunérateur que les autres types de placement.


Sauf que ce refuge de l’épargne a un horizon maussade devant lui, tant pour les épargnants que pour les gestionnaires. Tout est fait aujourd’hui pour encourager la bascule des fonds en euros vers les unités de compte. Et ça marche. La décollecte des premiers s’opère en faveur des seconds dans un jeu de vases communicants. La collecte nette vers des unités de compte atteint des sommets inégalés. Se laissant séduire comme souvent à la veille des krachs par les sirènes d’arbres montant jusqu’au ciel. Mais à la vérité, alors que l’épargne n’a jamais été aussi abondante, elle n’a plus pour allié le refuge lucratif et sûr de l’assurance-vie. Les ménages ont perdu ce repère sécurisant, au moment où ils en avaient le plus besoin.


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