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Du gris au noir : les risques de récession et de krach se précisent

Publié le mercredi 6 juillet 2022 . 6 min. 28

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Le ralentissement de l’économie est maintenant tangible. Il n’a pas pris des allures catastrophiques. Mais il agit comme un lent processus de sape qui mine peu à peu le moral des agents privés. Concernant les consommateurs, on peut même parler maintenant de véritable craquement, le climat de confiance des ménages frôlant son plus bas historique.


Notre scénario central : un PIB en quasi-surplace en 2023


À ce stade, la projection à horizon de 2023, mise sur un étirement/pourrissement du conflit, en supposant néanmoins que ce dernier demeure circonscrit, maintenant le prix du pétrole au-dessus de 100 dollars le baril au moins jusqu’au premier trimestre 2023. Il nous faut entériner en effet le fait qu’une issue diplomatique du conflit est très peu probable d’ici la fin de l’année 2022. Ce simple constat accroît très fortement la probabilité de stagnation prolongée, qui gripperait pour de bon la dynamique de rebond post Covid. La résilience des entreprises, encore bien perceptible en mai et juin, où les climats d’affaires comme les projets d’embauche s’érodent tout en se maintenant à haut niveau, se transforme peu à peu en talon d’Achille conjoncturel. Plus dure sera la chute en effet, si les entreprises changent de pied de façon synchrone à la rentrée pour se replier sur des stratégies d’ajustement défensif.


À ce jour, la résistance du moral des entreprises, valide implicitement, l’hypothèse du caractère transitoire des perturbations d’approvisionnement, de prix ou de débouchés actuels. Elles campent ainsi très majoritairement, et quoiqu’il en coûte, sur leurs stratégies volontaristes d’investissement et d’embauche élaborées en début d’année 2022, quand il s’agissait de saisir les opportunités du rebond post-Covid. Cette résistance risque de faire long feu, lorsqu’elle sera mise à l’épreuve de l’affaissement des débouchés internationaux, des revalorisations salariales de fin d’année, et du coup de frein de la consommation bien plus tangible lorsque s’épuisera la séquence de rattrapage dans les services. L’optimisme anachronique des entreprises maintient ainsi actuellement l’activité dans un état d’apesanteur sur un mode auto réalisateur.


Ce scénario d’enlisement du conflit, qui conduit inexorablement les entreprises à revoir à la baisse leurs plans d’investissement et d’embauche, sur fond de consommation atone, induit un net décrochage des perspectives de croissance par rapport à ce qui avait été envisagé en début d’année. Le PIB ne progresserait plus que de 2,1% en 2022 et ferait un quasi-surplace en 2023, en hausse d’à peine 0,6%. L’espoir qui pointait de recoller courant 2023 à la tendance pré-Covid est ainsi anéanti. Et ne nous y trompons pas. Le fait de se retrouver fin 2023, après 4 ans, à peine 1,5% au-dessus des niveaux de fin 2019, équivaut à une récession profonde. 


Les limites du scénario central


Il ne s’agit pas pour autant d’un scénario extrême. Le statuquo géostratégique que nous retenons ici élimine implicitement d’autres scénarios bien plus noirs.


Celui d’un élargissement du conflit et d’une radicalisation des embargos commerciaux. Et alors que le ralentissement de la croissance mondiale combiné à l’augmentation de l’offre des autres pays producteurs de pétrole et de gaz laisse entrevoir une légère détente des prix de l’énergie, le risque d’un rationnement et de nouvelles enchères sur les prix des énergies fossiles n’est pas totalement dissipé, ce qui aggraverait les enchainements stagflationnistes. Autre risque, celui d’une contagion des désordres géopolitiques, l’instabilité sociale et politique inhérente à l’inflation, pouvant nourrir d’autres tentations nationalistes agressives pour ressouder la cohésion des pays déstabilisés. On peut penser à la Chine ou à la Turquie, notamment.


Troisièmement, notre scénario central minimise la probabilité d’un craquement financier incontrôlé, beaucoup plus profond que la correction actuelle. Si les prix d’actifs résistent sur leurs niveaux de 2020 à ce jour, c’est que les Banques centrales ont adopté des postures très conciliantes, maintenant par leurs réactions très graduelles, les taux d’intérêt très en deçà de l’inflation. Ce jeu fait tenir la bourse. Avec pour revers, une inflation qui se diffuse, pénètre les taux longs et ne rencontre aucun vrai frein monétaire. Les marchés se sont accrochés à l’idée que l’inflation allait rentrer dans son tube comme par enchantement. Or, si cette croyance venait à céder, et que les banques centrales perdaient le contrôle de la dynamique des taux longs, la sphère financière serait confrontée à un double cataclysme à portée systémique. Un effondrement des prix d’actifs et une dégradation des solvabilités publiques et privées liées au renchérissement de la dette. Ce type de crise, on le sait, laisse des traces très durables sur le potentiel de croissance.


Enfin, notre scénario central ne tire pas toutes les conséquences de la donne politique issue des élections législatives. L’ingouvernementabilité, autrement dit la paralysie des réformes pro-business engagées lors du précédent quinquennat, ne constitue pas en soi un risque à forte portée conjoncturelle. Mais le défaut de réactivité face à un contexte sanitaire ou social très mouvant peut occasionner des contretemps extrêmement coûteux en termes d’activité et de conflictualité sociale.


La prévision de 2023 est donc entachée de très fortes incertitudes. Le pire n’est pas sûr, mais la probabilité que l’étirement et la dégénérescence du conflit ukrainien projettent les pays avancés, dont la France, dans une séquence de récession forte, voire catastrophique, demeure très significative.


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