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Flambée des taux d'intérêt : la rentrée de tous les dangers

Publié le lundi 28 août 2023 . 4 min. 58

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Le plus gros de la hausse des taux d’intérêt à long terme est sans doute derrière nous. Nous ne sommes plus dans la phase de remontée brutale qui a prévalu en 2022. Le mouvement, devenu rampant, semble progressivement porter les taux sur un plateau proche de 3,5%. C’est pourtant maintenant que les vrais problèmes commencent et que les effets du durcissement des conditions de financement produisent leurs effets maximaux. Avec des conséquences qui pourraient s’avérer très déstabilisantes pour les entreprises…


Les ménages encore protégés


Pour les ménages, outre le tarissement graduel des crédits à la consommation, la hausse des taux a bouleversé la donne en matière d’accès au crédit immobilier. Ce durcissement des conditions est d’autant plus pénalisant qu'il est jugé temporaire, poussant à différer les investissements. De surcroît, les prix d’acquisition résistant à un haut niveau, les investisseurs sont confrontés à d’importants risques de moins-values dans la pierre. Les arbitrages des ménages en sont profondément affectés, plombant toute la chaîne en amont et en aval. La remontée des taux encourage simultanément la recomposition de l’épargne vers les produits de taux, notamment les livrets A. Des arbitrages qui amplifient le repli de l’immobilier, avec un impact puissant sur la demande interne. À ce stade cependant, la remontée des taux ne menace pas lourdement la solvabilité des ménages. Ces derniers se sont endettés à taux fixes par le passé et la forte sélectivité actuelle du crédit resserre le risque sur les plus robustes financièrement. Mais l’impact sur la conjoncture a en revanche des effets collatéraux plus profonds sur les autres agents de l’économie, intensifiant les risques d’insolvabilité et de fragilisation du système financier.


L'État face à une nouvelle réalité financière


L’État d’abord, qui sort douloureusement d’une séquence exceptionnelle d’argent gratuit. Entre 2011 et 2020, le gouvernement a pu économiser plus de 26 milliards d’euros de charges d’intérêt en dépit de la hausse de la dette. Cette charge a depuis bondi de plus de 20 milliards. Le gouvernement a emprunté aux taux de 3,2% lors des plus récentes adjudications d’OAT. Pour rappel, il empruntait en moyenne à -0,2% en 2020. En 2022, Bercy a chiffré qu’une stabilisation des taux à 3% majorerait de plus de 18 milliards supplémentaires ses charges d’intérêt à horizon 2027 et que chaque point supplémentaire de taux alourdirait de près de 17 milliards cette facture. De surcroît, avec la désinflation lente qui s’amorce, l’État se rapproche dangereusement de la zone où les taux d’intérêt réels deviennent positifs, c’est-à-dire du seuil où les risques d’emballement de la dette sur un mode cumulatif montent en puissance. Le cap sur le désendettement devient dès lors inévitable, pour un gouvernement surveillé de près par la commission et les agences de notation. Sur fond de recul de la demande intérieure qui atrophie les recettes fiscales, un cercle vicieux se dessine, puisque la croissance se retrouve doublement pénalisée : 1) par les pressions financières qui pèsent sur les dépenses des ménages et 2) par l’impossibilité de l’État d’intervenir sur un mode contra-cyclique comme il l’a fait depuis 2020.


Les entreprises en première ligne


Et c’est en fin de course sur les entreprises que la contrainte financière se resserre avec le plus de risques de casse :


• Ce sont d’abord les groupes — qui ont abusé de la fuite en avant dans la croissance externe et l’effet de levier sans fondamentaux de croissance interne solide — qui sont en première ligne. Les déboires de Casino et d’Altice témoignent déjà de l’effet bombe à retardement de certaines de ces stratégies menées dans un contexte de taux exceptionnellement bas. Les deux groupes sont aujourd’hui sur la défensive, à la recherche d’argent frais pour restructurer leur bilan surchargé de dettes.
• Pour les PME dont le financement du besoin en fonds de roulement (BFR) se fait au prix fort, les problèmes de trésorerie s’accentuent, sans que l’État soit en mesure de temporiser comme précédemment. La nette remontée des défaillances, qui retrouvent à présent leur niveau d’avant-Covid, signale que nous sortons de l’étrange zone de facilité des trois dernières années.


Bref, l’empilement des freins se met en place. Et en bout de chaîne, c’est un risque de fragilisation des banques et d’instabilité financière qui menace plus que jamais.


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