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Mais comment font les opérateurs boursiers pour avoir les nerfs si bien accrochés ? L’inflation ne désarme pas. Les banques centrales ne cessent depuis l’été de durcir leur discours associant le geste à la parole, une main de plus en plus lourde. Le cœur de réacteur de la valorisation boursière que sont les GAFAM et tout l’écosystème des valeurs technologiques ou du e-commerce sont dans la tourmente. La récession paraît maintenant inéluctable… Tous les voyants sont ainsi au rouge. Mais le grand décrochage n’a pas eu lieu et les opérateurs tentent même de nouveaux rallyes de hausse, quand tout laisse penser que les bourses sont encore loin d’avoir purgé les pertes qui devraient découler du nouveau contexte macro-financier.


Les bourses se comportent comme si rien n’avait changé


Les bourses ont flanché, certes. Si l’on compare les niveaux atteints à la clôture de la première semaine de novembre aux pics de fin 2021, le décrochage est conséquent. De l’ordre de 15% en Europe, et de plus de 20% aux États-Unis. Cela peut paraître beaucoup, mais ce décrochage ne fait qu’annuler l’embardée de 2021. Et ramènent les bourses à leurs niveaux d’avant Covid. Les bourses se comportent comme si le monde d’aujourd’hui était chargé des mêmes risques et des mêmes opportunités que celui du début de 2020. Comme si la fin du régime d’argent gratuit n’était qu’une péripétie sans conséquence. Comme si l’explosion des dettes, du côté des États, mais aussi des entreprises, ne soulevait aucun problème particulier de solvabilité face à la remontée des taux. Comme si la récession qui se profile de façon quasi-certaine dans toutes les régions du monde avait la même portée que le léger ralentissement conjoncturel, que les opérateurs entrevoyaient fin 2019 pour les économies avancées. Comme si la résurgence de l’inflation et de l’instabilité des changes ne modifiait en rien la donne du risque sur les marchés financiers. Et surtout, depuis le revirement de doctrine et de pilotage opéré par le président de la FED en aout 2022 et confirmé, amplifié fin octobre, actant clairement que l’inflation nécessiterait une thérapie monétaire douloureuse, les marchés jouent encore la résistance. Lors de ses dernières déclarations, le président de la FED a pourtant douché les espoirs des marchés : le point final de la hausse des taux sera plus élevé et plus tardif qu’envisagé durant l’été. Ce qui signifie du même coup que les taux à moyen et long terme sont sous-estimés, et qu’ils doivent incorporer une séquence de hausse des taux courts plus ample et plus persistante qu’ils ne le font à ce stade.


Depuis ces déclarations, les taux à 10 ans se sont légèrement tendus, sortant du couloir de fluctuation qui était le leur depuis 10 ans, sans pour autant s’emballer. Ils renouent finalement avec les niveaux qui prévalaient avant la crise de 2007-2008. Et si l’on se penche sur les anticipations d’inflation qu’ils contiennent, ces dernières montrent que les opérateurs ne croient pas un seul instant que la poussée de fièvre inflationniste actuelle clôt le régime de grande modération. Rien n’a changé et l’inflation retrouvera son sentier de 2%. Et la bourse n’incorpore à aucun moment l’idée d’un renversement du rapport de force en faveur des salariés.


Les licenciements boursiers calmeront les appétits salariaux


Ce qu’elle acte aujourd’hui, c’est au contraire la formidable résistance des profits sur les niveaux exceptionnels auxquels la sortie de crise et les plans de soutien public les ont propulsés. Les taux se sont certes tendus, mais la profitabilité par action s’est placée sur une nouvelle orbite inégalée. Les géants de la cote ont su tirer parti du relâchement de la discipline tarifaire pour propulser les résultats à des niveaux record. Partant de ce point, on pourrait se dire que la conjonction de la persistance de l’inflation, du renchérissement des charges financières pesant sur des entreprises surendettées, et du recul des débouchés induit par la récession qui s’amorce, constitue un cocktail détonant qui menace les dernières lignes de résistance de la bourse.
C’est sans compter sur LA dernière ligne de défense des grandes cotations. L’emploi. Un levier que les entreprises n’avaient pas activé à ce jour, mais qu’elles commencent maintenant à mettre en œuvre avec la brutalité qui caractérise le marché du travail américain. Twitter et Meta aujourd’hui ne sont que le prélude de la grande vague de licenciements boursiers qui s’annonce et calmera les appétits salariaux.


In fine, que se sera-t-il passé ? L’embardée inflationniste temporaire, qui ponctionne les consommateurs, aura été le moyen pour les grandes entreprises d’opérer un véritable hold-up sur les aides que l’État avait octroyé aux ménages durant le Covid. La hausse des prix de vente consume le cash des ménages et gonfle celui des entreprises. Et la baisse de l’emploi est maintenant l’instrument qui leur permet de consolider cet acquis. Les récessions et la hausse du chômage n’ont jamais été la chose la plus crainte par les grandes cotations. Elles sont la purge utile qui permet aux plus gros acteurs de réaffirmer leur pouvoir de marché auprès de la sous-traitance, des salariés et d’accélérer la concentration. Et ce que nous dit la bourse, c’est que le monde d’après ressemble comme deux gouttes d’eau au monde d’avant sur ce plan.


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