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Le faux espoir d'un retour salutaire de l'inflation

Publié le lundi 17 janvier 2022 . 5 min. 48

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Le risque d’un enracinement de l’inflation est dans tous les esprits. Avec à la clé la peur d’une remontée des taux d’intérêt, d’un effondrement des prix d’actifs et d’une érosion du pouvoir d’achat. Et en même temps, très peu y croient. Ni les économistes, ni les marchés, ni même les banques centrales. Nous en sommes tout au plus au stade de la nervosité.


L’inflation produit son propre antidote


Et l’inflation n’a nul besoin d’ailleurs de durcissement monétaire pour retomber. Elle a vocation à s’autorésorber. La raison en est simple. Les surchauffes récurrentes des prix des matières premières ne peuvent que très partiellement être répercutées sur les prix en amont. La hausse des prix des consommations intermédiaires est convertie en pressions baissières sur les autres postes de dépense des entreprises :


1. sur les sous-traitants en amont de la filière, notamment les entreprises de services BtoB qui en phase d’inflation sur les matières premières peinent à faire passer une augmentation de leurs tarifs ;
2. sur la masse salariale, via les salaires, notamment la composante la plus variable. Cette désindexation partielle joue automatiquement comme frein de la demande.


Et pour les entreprises prises en étau entre la rigidité de leurs prix de vente et la hausse de leurs coûts, la dégradation de leurs performances financières tarit leur accès au crédit. Tout cela sans que la Banque centrale ait besoin de remonter ses taux. L’inflation produit ainsi son propre antidote.


C’est déjà ce à quoi nous assistons aujourd’hui. Les matières premières se stabilisent aujourd’hui sur un nouveau plateau. Ce qui va graduellement apaiser les tensions inflationnistes en glissement annuel. Et dans le BtoB, les tensions haussières sur les prix demeurent hors de proportion avec la surchauffe des coûts. Il y a un quasi-équilibre entre celles qui parviennent à augmenter leurs tarifs et celles qui n’y parviennent pas. Un nouveau tour de chauffe des matières premières est probable certes avec la levée de l’aléa Omicron. Mais les mécanismes d’autocorrection s’esquissent déjà.


Une arme de réduction des déséquilibres


Et ce rendez-vous loupé avec l’inflation est aussi une occasion perdue. Car l’inflation n’est pas seulement un poison pour les marchés financiers et le pouvoir d’achat. C’est une arme de réduction des déséquilibres. Pour trois raisons principales.


La plus connue d’abord. Son pouvoir d’érosion des dettes et notamment de la dette publique, allégeant notamment l’effort de remboursement. À moyen terme, les dépenses hors charges d’intérêt et les recettes publiques sont presque toutes indexées, de fait ou de droit, sur l’inflation. À l’exception des charges d’intérêt, puisque ces dernières portent en mémoire, plus de 8 ans en moyenne, les taux fixes d’émissions passées. À cette exception près, l’inflation est neutre sur le déficit public exprimé en % du PIB. Mais d’un PIB qui augmente plus vite en termes nominaux. Avec deux effets :


1. le solde constant en % du PIB augmente en termes nominaux, renforçant son pouvoir de remboursement de la dette obligataire ancienne ;
2. une réduction du solde nécessaire pour stabiliser la dette. 2 points d’inflation en plus réduisent de 2,3 points l’effort de consolidation budgétaire nécessaire pour stabiliser la dette avec un effet de retour positif sur la croissance et donc la dette.

Deuxièmement, l’inflation facilite l’ajustement des dépenses, notamment pour l’État. En inflation zéro, réduire le poids de dépenses publiques dans le PIB, c’est trancher dans le dur : diminuer les effectifs, fermer des structures, supprimer des lits d’hôpitaux, geler le point d’indice, etc. En inflation positive, le poids des dépenses peut être ajusté de façon relative, en jouant sur l’illusion monétaire, les délais de paiement, l’arbitrage en faveur des prestations qui augmentent moins que l’inflation générale, etc. Une modalité certes moins vertueuse, mais moins conflictuelle aussi.


Troisièmement, un régime de plus forte inflation permet un atterrissage du prix réel des actifs. Avec des risques de déstabilisation brutale des marchés d’actions, mais des effets de richesse très concentrés dont il faut relativiser la portée sur l’économie réelle. Et surtout, une possibilité de baisse du coût relatif d’accès à la propriété d’un logement. Globalement, le taux de propriétaires de leur résidence principale ne progresse plus en France depuis 2015 et régresse depuis progressivement. En cause, la flambée des prix dans l’ancien. Alors qu’entre 1965 à 2000 l’acquisition d’un logement standard nécessitait en moyenne d’y consacrer 2,5 années de revenus, il en faut aujourd’hui près de 5, soit quasiment le double. Avec de surcroit une concentration de la propriété et de la multipropriété sur une minorité qui tarit l’offre locative et pèse sur les loyers. En la matière, l’inflation est l’arme la plus efficace pour déverrouiller le marché et rompre un cercle vicieux très pervers pour les classes moyennes, exclues du marché.


Bref, pétrifiées par la peur des sommets en matière financière, les économies développées perdent l’occasion d’une purge utile.


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