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Le marasme européen et l'impact de la panne économique allemande

Publié le vendredi 23 août 2019 . 4 min. 43

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Voici plusieurs trimestres que la croissance européenne patine. Alors qu’elle s’était placée sur une orbite de 3% en rythme annuel de la mi-2016 à fin 2017, elle a décroché depuis et parvient à peine à se maintenir sur la crête de 1% depuis un an. Ce que confirment les chiffres du second trimestre 2019. Le ralentissement de 2018 était d’abord imputable à l’accélération de l’inflation, et notamment des prix du pétrole, dans un contexte d’inertie relative des salaires. Cette prise en étau de la consommation avait vocation à demeurer passagère. Et ce fut le cas. Le rythme de l’inflation est retombé à 1%, redonnant potentiellement du souffle au pouvoir d’achat des ménages. Force est de constater, pourtant, que la levée de ce frein n’a pas suffi à impulser un nouvel élan à la croissance européenne. Et ce alors même que la croissance de l’emploi européen a fait preuve d’une assez forte résistance sur l’ensemble de la zone, tout comme l’effort d’investissement des entreprises.

Les conditions monétaires sont également extrêmement favorables : les taux d’intérêt sont à des niveaux historiquement bas, l’euro avoisine les 1,10 dollars, renouant avec les points bas de 2015-2016. Et les politiques budgétaires sont globalement neutres sur la croissance. Les freins exogènes habituels à la croissance, qu’ils soient d’ordre monétaire, budgétaire ou énergétique, ne sauraient donc expliquer la panne européenne.


L’Allemagne, poids mort de la zone euro


L’affaissement du moteur des exportations apparaît dès lors comme l’explication la plus convaincante de l’atonie européenne. Il a le mérite d’expliquer à la fois le ralentissement global de la zone euro, la dégradation prononcée de la situation des industries exportatrices et l’hétérogénéité des situations sur l’espace européen. Car c’est bien l’Allemagne qui fait figure aujourd’hui de poids mort, l’Italie fermant la marche, lestant la dynamique de toute la zone. Au cœur de l’atonie européenne, il y a donc la décompensation industrielle allemande, qui s’approfondit au fil des mois. Et derrière ce syndrome, qui plombe le cœur exportateur de l’Europe, il est aisé de dérouler la multiplicité des causes abondamment commentées : le durcissement de la guerre commerciale initiée par Donald Trump, avec pour effet collatéral le fort ralentissement de la Chine, marché majeur pour l’automobile et les biens d’équipement allemands. Et enfin, le dévissage du marché britannique avec la forte probabilité d’un no deal.


Il y a pourtant à ce jour, un certain hiatus entre l’ampleur du ralentissement industriel et ce que l’on connaît de la dynamique des marchés à l’exportation allemands ou européens. Le coup de frein n’est bien palpable que depuis juin, et ne fait pas encore tendance. Il concerne de surcroît l’ensemble des marchés à l’exportation allemands, sans discernement : l’Asie, les États-Unis, comme l’Europe.  L’ampleur du ralentissement industriel qui a précédé ce reflux plus récent des débouchés externes peut simplement vouloir dire qu’il a été largement anticipé, et aggravé aussi, on le sait, par des facteurs techniques. Mais il peut vouloir dire aussi que le mal est plus diffus, touchant d’autres composantes de la demande. 


La problématique de l’épargne


Car l’autre anomalie de la croissance allemande, c’est l’ampleur du mouvement d’épargne des ménages allemands. Ce mouvement s’observe dans de nombreux pays, mais de manière beaucoup moins prononcée qu’en Allemagne. Son ampleur est telle dans ce pays, qu’elle mine le débouché de la production allemande. Ni les incertitudes géopolitiques, ni les comportements de précaution, alors que le chômage est au plus bas, ne peuvent expliquer un tel mouvement. La forte poussée des prix de l’immobilier et le très faible rendement de l’épargne peuvent en revanche justifier que les ménages modifient leurs comportements d’encaisse. Les flux d’intérêt ne nourrissant plus l’épargne, l’accès à la pierre mobilisant d’avantage d’apport, les ménages tendent à épargner une part plus importante de leur revenu pour préparer l’avenir et maintenir la valeur réelle de leur patrimoine.


Si tel est le cas, la seule façon pour l’Europe de sortir de l’ornière, c’est que les États mobilisent cette épargne pour la réinjecter dans le circuit économique. Une hérésie pour l’Allemagne, autrement dit, une nouvelle perspective de pilotage macro-économique désastreux pour la zone euro.


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