Connexion
Accédez à votre espace personnel
Recevez nos dernières vidéos et actualités quotidiennementInscrivez-vous à notre newsletter
ÉCONOMIE
Décryptages éco Intelligence économique Intelligence sectorielle Libre-propos Parole d'auteur Graphiques Notes de lecture
STRATÉGIE & MANAGEMENT
Comprendre Stratégies & Management A propos du management Parole d'auteur
IQSOG
RUBRIQUES
Économie généraleFranceEurope, zone euroÉconomie mondiale Politique économique Emplois, travail, salairesConsommation, ménagesMatières premières Finance Géostratégie, géopolitique ComprendreManagement et RHStratégieMutation digitaleMarketingEntreprisesFinanceJuridiqueRecherche en gestionEnseignement, formation
NEWSLETTERS
QUI SOMMES-NOUS ?


Le pouvoir d'achat consommable a baissé en 2023 : explication

Publié le mardi 9 janvier 2024 . 4 min. 35

Voir plus tard
Partager
Imprimer

Le pouvoir d’achat des ménages n’est peut-être pas ce que l’on croit. Et cela peut affecter profondément le regard que l’on porte sur 2024. Officiellement, le pouvoir d’achat a fait de la résistance en 2023. Mesuré par l’Insee, par unité de consommation, pour tenir compte de l’évolution du nombre et de la taille des ménages, il a traversé l’épisode inflationniste en se maintenant proche ou au-dessus de la ligne de flottaison d’un trimestre à l’autre, en dépit d’un à-coup au tournant 2022-2023. Un constat mieux lisible en tendance annuelle. Sur cette base, non seulement la consommation a surnagé, mais les ménages ont épargné plus qu’à leur habitude. Et c’est sur ce socle apparemment robuste que se forge la prévision de consommation pour 2024. Sachant que la désinflation viendra en début d’année à la rescousse du pouvoir d’achat des salaires, salaires dont la croissance est maintenant sur une orbite supérieure à 4%. De quoi conforter un scénario de résistance prolongée de la conjoncture française.


Des flux économiques trompeurs


Un optimisme qu’il faut tempérer cependant lorsque l’on prend la mesure des hypothèses qui sous-tendent le diagnostic. Car le revenu disponible des ménages est d’abord une convention qui agrège des ressources très hétérogènes, parfois inégalement réparties et qui n’ont pas toutes la même portée en termes de potentiel de dépense. Il y a les salaires certes, les prestations sociales, les revenus des indépendants, auxquels on retire toute une série de charges fiscales et sociales. Cela colle avec ce que les ménages perçoivent intuitivement comme constituant leur capacité de dépense. Mais le revenu disponible est alimenté aussi par d’autres ressources qui elles sont moins facilement « mobilisables » par les ménages, ayant trait à leur autoproduction et à la propriété.


Parmi ces dernières, deux gros flux posent question :


1. Le premier est un revenu fictif, pure convention comptable. Celui des ménages producteurs d’un service destiné à eux-mêmes, notamment lorsqu’ils emploient du personnel domestique ou lorsqu’ils sont propriétaires de leur logement, s’hébergeant eux-mêmes. Dans les deux cas, l’Insee évalue la valeur de la prestation, qui apparaîtra à la fois en ressource et en consommation des ménages. Le plus gros poste étant les loyers fictifs que les propriétaires se verseraient à eux-mêmes. Évidemment, ce flux n’a pas de réalité. Or, il contribue très fortement à la croissance du revenu disponible des ménages depuis un an.
2. La seconde composante, ce sont les revenus d’intérêt des ménages, issus de leur épargne. Ces revenus ont explosé, partant de très bas avec les taux zéro. Ils ont triplé voire quintuplé sur un an au cours des derniers trimestres, contribuant eux aussi très fortement à la progression du revenu disponible. Or, ces derniers ont d’abord vocation à être recapitalisés automatiquement. Les ménages ne les intègrent généralement pas dans le périmètre de leurs revenus consommables. Leur fonction est de protéger, et encore partiellement, l’épargne de l’érosion inflationniste. Les études micro-économiques montrent que la propension à consommer ces flux est extrêmement faible, d’autant qu’ils sont fortement concentrés sur les plus riches.


Un pouvoir d’achat en baisse de 4% en T3 2023


Il est donc pertinent de reconsidérer la hausse du pouvoir d’achat sur un périmètre étroit, excluant ces deux composantes dont la dynamique exceptionnelle voile celle des éléments plus spontanément considérés par les ménages comme armant leur potentiel de dépense. Pour l’obtenir, il suffit de diminuer le RDB mesuré par l’Insee des revenus d’intérêt et des revenus fictifs perçus par les ménages propriétaires et employeurs. Et là, le diagnostic est nettement amendé et plus sombre. Le pouvoir d’achat a bien été profondément attaqué sur ses composantes les plus usuelles, celles qui financent la consommation de la plus grande partie des ménages. Au troisième trimestre, il décroche de presque 4% sur un an. Les ménages s’affirment pessimistes sur leur situation financière, récalcitrant à engager de grosses dépenses engageantes. Ils ont déjà comprimé leurs dépenses alimentaires et énergétiques. En 2024, ce sont les dépenses de biens durables (équipement domestique, automobile notamment) qui risquent d’en faire les frais.


x
Cette émission a été ajoutée à votre vidéothèque.
ACCÉDER À MA VIDÉOTHÈQUE
x

CONNEXION

Pour poursuivre votre navigation, nous vous invitons à vous connecter à votre compte Xerfi Canal :
Déjà utilisateur
Adresse e-mail :
Mot de passe :
Rester connecté Mot de passe oublié?
Le couple adresse-mail / mot de passe n'est pas valide  
  CRÉER UN COMPTE
x
Saisissez votre adresse-mail, nous vous enverrons un lien pour définir un nouveau mot de passe.
Adresse e-mail :