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Le risque de krach boursier est-il vraiment derrière nous ?

Publié le lundi 20 février 2023 . 5 min. 09

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Les bourses résistent étonnamment bien à l’épreuve de la crise énergétique, au cocktail a priori détonnant qui combine résurgence de l’inflation et remontée des taux d’intérêt. En Europe, à l’épicentre de la crise, les valeurs ont renoué avec leurs records passés. Aux États-Unis, le S&P500 a encaissé le dévissage des valeurs technologiques sans que cela entraîne une défaillance en cascade de l’ensemble du marché comme au début des années 2000. Cela signifie-t-il que le risque de krach, évité à ce jour, soit derrière nous ?

Les deux options pour attaquer le noyau dur de l’inflation

Au cours des dernières semaines, les marchés américains ont capitalisé sur deux espoirs :
• la poursuite du reflux de l’inflation enclenché depuis juin 2022 dans le sillage de celui des cours de matières premières.
• Et la fin prochaine du processus de remontée des taux d’intérêt par la Fed, puis leur plafonnement autour de 5% comme en atteste le profil des taux à un an. Et peut-être un début de reflux avant la fin de l’année 2023.

Et si l’inflation revient dans son lit et que les taux d’intérêt se détendent, cela diminue drastiquement la probabilité d’une récession sévère et durable. Les marchés européens se sont calés eux aussi sur ce vent d’optimisme. La menace inflationniste a diminué d’un cran en zone euro aussi et, avec elle, la nécessité que les banques centrales aient le pied lourd sur le frein monétaire.

Pourtant, le mouvement de désinflation enclenché fin 2022 est tout entier imputable au repli du prix des matières premières après leur flambée de l’an dernier. Autrement dit, il relève d’une composante volatile et donc réversible.

Si l’on se recentre sur le noyau dur de l’inflation, le tableau est bien différent. L’inflation, hors énergie et alimentaire, est aujourd’hui sur une orbite de 5,5% outre-Atlantique et de 5,2% en zone euro, alimentée par la propagation des hausses de prix entre secteurs. C’est ce noyau dur d’inflation qui sera le plus difficile à éradiquer. Pour casser cette boucle, il faudrait :

1. Première option, un contre-choc très hypothétique sur les matières premières plus puissant que celui qui se dessine à ce jour. Or, deux grosses incertitudes pèsent désormais sur ces marchés : 1) le risque d’une nouvelle déstabilisation avec la relance des hostilités en Ukraine fin février et 2) celui du puissant rebond post-déconfinement de l’économie chinoise. La remontée en régime de la production et de la consommation des ménages chinois est déjà palpable sur les cours des métaux industriels qui sont repartis à la hausse depuis leurs points bas de fin 2022. Le foyer central de l’inflation est donc retombé, mais il n’est pas encore stabilisé.
2. Seconde option pour attaquer le noyau dur de l’inflation, il faudrait une baisse du pouvoir d’achat et des débouchés suffisamment marquée pour que les entreprises remettent le cap sur des stratégies de modération des prix pour préserver leurs parts de marché. Le ralentissement des demandes intérieures est certes en marche, mais sa lenteur et sa modération font peser une lourde incertitude sur la poursuite du processus de désinflation. Plus l’inflation se rapproche des 5% et plus sa décélération risque de buter sur ce seuil de résistance.

Les marchés croient au « triangle magique »

Les banques centrales, qui ont eu le pied léger, espaçant et réduisant les marches de hausse des taux ces derniers mois, pourraient être contraintes à franchir de nouveaux seuils au second semestre 2023, pour enfoncer davantage la demande intérieure. Elles prendraient alors à rebours les opérateurs de marché, qui ont misé un peu vite sur une stabilité, puis un reflux prochain des taux. De surcroît, maintenir la profitabilité dans un tel contexte, quand les volumes de vente s’affaissent et quand la hausse des prix de vente ne peut plus servir d’exutoire aux entreprises pour préserver leurs marges, relève de la gageure. La probabilité que les marchés en cours d’année 2023 soient confrontés au double choc d’un surcroît de hausses des taux et d’une baisse des profits anticipés est donc loin d’être négligeable. En tous les cas plus probable que le pari hasardeux du moment des marchés, selon lequel nos économies combineraient tout à la fois :

• un flux de croissance positif ;
• une normalisation spontanée de l’inflation ;
• et un reflux des taux d’intérêt.

C’est ce qui s’appelle avoir le beurre, l’argent du beurre… et le reste. Quand les opérateurs abandonneront la croyance en ce triangle magique, les marchés risquent à nouveau de sérieusement tanguer. Est-ce que ce sera un krach pour autant ? Pas nécessairement, car les opérateurs le savent aussi, les banques centrales remballeront plus vite encore qu’ils ne l’ont sortie l’arme des taux si la stabilité financière est menacée.


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