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Xerfi Canal TV présente l'analyse d'Olivier Passet, directeur des synthèses - Xerfi

 

A travers le QE, la BCE est-elle en train de résoudre la question du surendettement européen  par la spoliation des épargnants ? La réponse à cette question est moins évidente qu’il n’y paraît. En première analyse, le Quantitative Easing dès qu’il a été annoncé et avant même qu’il soit appliqué a agi à la baisse sur les taux d’intérêt, notamment sur les échéances les plus longues. Sa mise en œuvre participe à ce que l’on appelle l’écrasement de la courbe des taux. Prêter aujourd’hui à l’État, à horizon inférieur à trois ans, procure un rendement négatif. A horizon de 5 ans le rendement est nul. Et prêter à 30 ans rapporte à peine un peu plus de 1%. Alors même que les anticipations d’inflation à long terme, même si elles ont baissé sensiblement, demeurent ancrées au-dessus de 1,5%. Autrement dit, l’Etat français emprunte à taux réels négatifs, à moyen et à long terme. Et les créanciers sont ainsi promis à une érosion monétaire de leurs créances. D’autant que le Quantitative Easing, s’il réussit a pour vocation de replacer l’inflation sur sa cible de 2%, voire plus à moyen terme si l’objectif inavoué de la BCE est de récupérer une partie de la sous-inflation accumulée au cours des dernières années, pour rapprocher le PIB nominal de sa tendance de longue période. Et dans le sillage de la baisse des taux, ce sont l’ensemble des rendements financiers qui sont tirés vers le bas.  Ceux de l’immobilier, lorsque l’on rapporte les loyers à la valeur d’achat des biens, ceux des actions, lorsque l’on rapporte les résultats nets des entreprises aux cours actuels des actions. Sous une forme déguisée et rampante, le Quantitative Easing organiserait donc une érosion de la dette au détriment des épargnants. Un « haircut » qui tairait son nom. Mais les choses sont pourtant plus compliquées que cela. Cela est vrai à la marge, pour ceux qui acquièrent des actifs aux cours actuels. Cela n’est pas vrai pour ceux qui détiennent des titres anciens.  Ceux-là, dans la phase intermédiaire, bénéficient des effets de richesse induits par la décrue des taux. La décrue des taux opère en fait de gros transferts au sein même des créanciers :

• Entre ceux qui ont un patrimoine déjà constitué, notamment les seniors, et les nouveaux entrants.

• Entre les gros détenteurs de patrimoine, qui détiennent une part importante de leur portefeuille en actions ou en immobilier, et les petits détenteurs dont le patrimoine est majoritairement constitué de titres sans risque ou liquides (comptes à vue ou livrets), ou même encore d’une résidence principale qui a vocation à être habitée et non à être un placement. Les premiers disposent d’un important gisement de plus-values latentes réalisables, contrairement aux seconds.

Un deuxième type de transfert peut aussi voir le jour. Cette fois-ci au détriment des salariés, si les actionnaires exigent des normes de profitabilité plus élevées pour maintenir le rendement des actions à haut niveau, dans un contexte où tout autre type de placement rapporte très peu. Tout cela va dépendre aussi de la durée de cet épisode de très faibles taux. Et des conditions de sortie du Quantitative Easing. Si l’épisode est temporaire et qu’il s’accompagne d’une remontée rapide des anticipations d’inflation, les risques de bulle et d’emballement haussier des cours seront limités. Les créanciers seront certes lésés dans un premier temps, mais la normalisation qui suivra rééquilibrera les choses. S’il s’éternise et que nous ne sortons pas de ce régime de bulle et d’explosion de bulles à répétition, les créanciers sont globalement perdants, mais  ceux qui auront les comportements les plus spéculatifs pourront faire des gains considérables. Et les inégalités patrimoniales continueront à se creuser de façon exorbitante.

 

Olivier Passet, Les épargnants face au quantitative easing : les gagnants et les perdants, une vidéo Xerfi Canal TV


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