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On ne comprend (presque) plus rien à la croissance potentielle

Publié le mardi 23 janvier 2018 . 4 min. 57

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Le bon vieux concept de croissance potentielle, aussi critiqué soit-il, continue à imprimer sa marque sur nos raisonnements. La crise aurait sapé les potentiels des pays avancés. La vigueur de la reprise actuelle serait donc bornée par des capacités étriquées. Nous continuons ainsi à commenter nos économies, comme si elles étaient dominées par les lois physiques de l’industrie. Comme si les entreprises fonctionnaient essentiellement en puisant dans le panier fini des ressources humaines et financières nationales. Comme si la productivité et sa mesure relevaient d’une science exacte.


Ces réflexes sont vivaces… et pourtant.


Aux Etats-Unis, les bulles explosent avant la surchauffe


Prenons d’abord le cas de l’économie américaine. Son taux d’utilisation, même si l’on se focalise uniquement sur le cas de l’industrie (10% de l’économie), ne cesse de décroître cycle après cycle.  Pourquoi ? Sûrement parce que l’explosion récurrente des bulles devance systématiquement l’irruption de véritables tensions sur les capacités. Parce que la phase de surchauffe, ce moment où l’économie tourne à plein régime, à pleine capacité, et convertit le surcroît de demande en accélération de l’inflation doublée d’un durcissement monétaire, a systématiquement été devancé par l’irruption des crises financières.


Sûrement aussi parce que la limite même des capacités est de plus en plus insondable pour les entreprises, qui externalisent les composantes les plus variables et standardisables de leur production. Augmenter la production est dès lors de moins en moins assujetti à une décision d’embauche ou d’investissement, notamment quand les modèles d’affaires à coûts fixes gagnent du terrain.


Et dire que l’on connaît les limites véritables de la croissance, dans une économie qui navigue très en deçà de ses pics passés de taux d’emploi et multiplie le freelance d’appoint - autant de jobs qui peuvent demain se reclasser ailleurs -, paraît une gageure. Si la demande s’accélère aux États-Unis, rien ne nous dit que cette économie ne saura pas mobiliser ou redéployer les ressources nécessaires.


En Europe, une industrie en mode adaptatif perpétuel


Prenons ensuite le cas de l’économie européenne, qui peut donner la sensation de pousser ses cycles jusqu’à maturité, puisque les taux d’utilisation flirtent avec leurs pics historiques à chaque retournement. La zone, en fait, accompagne les fluctuations de l’économie mondiale sur un mode adaptatif. L’industrie règle au plus fin ses capacités et ses stocks, dans un souci de rationalisation extrême. Et à chaque souffle de reprise, dans cette zone à flux tendus, à effectifs resserrés, les tensions surgissent rapidement, dans l’industrie du moins.


Mais ces tensions sont-elles vraiment les symptômes d’une économie tournant à plein régime ? Constituent-elles vraiment ce plafond de verre, qui fait que l’on ne peut espérer beaucoup plus de croissance sans basculer dans la surchauffe ? Pas certain non plus.


On ne sait plus mesurer la croissance potentielle


Force est de constater que même si nos compteurs de tensions physiques (TUC, difficulté d’embauche) semblent se tendre rapidement, comme en France par exemple, les tensions inflationnistes, elles, relèvent encore de la pure spéculation. D’ailleurs, déclarer une difficulté à embaucher est-elle vraiment révélatrice d’un butoir physique irréductible ? Ne traduit-elle pas plutôt le fait que cette difficulté est indissociable de la décision d’embauche, et qu’en phase de croissance des capacités, une proportion croissante d’entreprises y sont confrontées ?


Comme aux États-Unis, est-on certain que le taux de chômage est le bon indicateur du plein emploi quand une proportion croissante de la population survit sur des mini-jobs ou de l’auto-entrepreneuriat de survie ? Quelle influence exercent encore les capacités internes d’une entreprise sur sa perspective de croissance quand la majeure partie des coûts variables est externalisée? Que sait-on de la productivité, à supposer que la demande mette en tension l’offre, notamment dans des économies qui fonctionnent de plus en plus à coûts fixes ?


Bref, le vrai problème, c’est la survenance des crises financières. Pour l’heure, admettons que nous ne savons plus grand choses de nos potentiels. Et que seule une stabilité financière bien hypothétique nous permettrait d’en juger. 


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