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Qui sont les profiteurs de l’inflation ?

Publié le mercredi 15 novembre 2023 . 5 min. 21

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Qui sont les profiteurs de l’inflation en France ? La réponse paraît évidente dès lors que l’on enfourche le thème de la Greedflation : les grandes entreprises d’abord qui ont usé de leur situation dominante pour augmenter leurs tarifs et doper leurs marges… et parmi ces dernières, les fleurons du CAC 40 dont les résultats volent de records en records. Avec en proue, les énergéticiens, le transport, l’agro-alimentaire, le luxe, le secteur financier. Mais pas seulement. Les résultats du derniers semestre montrent que l’inflation a constitué une opportunité pour une majorité de grands groupes jusqu’à récemment. Ce faisant, les grandes entreprises ont fait main basse sur les soutiens publics destinés aux ménages. Et simultanément elles pénalisent via la face B-to-B de leur activité, les plus petites entités productives qui ne disposent pas du même pouvoir de marché pour répercuter les hausses de coûts sur leurs prix  de vente. Le tassement des marges en 2023, la dégradation des situations de trésorerie, et la remontée des défaillances montrent bien que la greedflation est sélective et qu’elle fait quelques gros gagnants et beaucoup de petits perdants à échelle de toute l’économie. Parmi ces grandes entreprises, les plus endettées ont cependant mangé leur pain blanc. Elles doivent maintenant affronter la montée des charges financières qui gangrène peu à peu le bas de leur compte de résultat, au fil du roulement de la dette. 


Lorsque l’on se tourne du côté des ménages, la situation est plus complexe. A priori, les données salariales suggèrent, sans en faire des gagnants, que l’indexation est mieux garantie, pour des raisons légales, à proximité du Smic. Et que les cadres ont perdu simultanément davantage en pouvoir d’achat. A cela près que la prime de partage de la valeur ajoutée dite macron a très probablement rééquilibré les choses. Quoiqu’il en soit, globalement, les revenus salariaux ont été sous-indexés. Idem pour les revenus sociaux qui ont couru avec un temps de retard sur l’inflation. Ce n’est pas là qu’il faut chercher les éventuels gagnants.
Mais d’abord du côté de certains détenteurs de patrimoine. D’abord ceux qui touchent de gros montants de dividendes. Soit très peu de français. Sachant que 5% des foyers fiscaux touchent plus de 100 euros de dividendes par an et seulement 0,6% plus de 10 000 euros. Ce segment de la population a bénéficié de versements qui volent de records en records jusqu’à la mi-2023, à échelle internationale comme à échelle nationale. La masse des dividendes perçus par les ménages français surplombent ainsi aujourd’hui de 50% leurs niveaux de fin 2019 selon l’Insee. C’est considérable et boostant le pouvoir d’achat d’une toute petite portion de la population.


Autres gagnants, en première analyse, les épargnants, qui après des années d’asséchement ont vu exploser les revenus que leur procurent les dépôts bancaires rémunérés et les portefeuilles de titres obligataires. Ces flux battent aujourd’hui tous leurs records. Les gains sont ici moins concentrés que pour les détenteurs d’action, profitant aussi aux classes moyennes et aux retraités. Ils le sont d’autant moins que ce sont d’abord les produits réglementés les plus démocratisés, les livrets d’épargne populaire, rémunérés actuellement à 6%, le Livrets A ou les livrets de développement durable et solidaire qui bénéficient des meilleurs rapports rendement risque. Le revenu des dépôts et des portefeuilles obligataires ont ainsi contribué pour presque 3 points à la hausse du revenu disponible sur un an au second trimestre 2023. Un chiffre qui paraît exorbitant. Mais qu’il faut relativiser. 1/ Ces revenus n’ont pas vocation à être consommer. Ils sont très majoritairement recapitalisés. 2/, surtout, même recapitalisés, ces revenus ne compensent pas l’érosion du pouvoir d’achat de l’épargne par l’inflation.


Dernier grands groupe de gagnants, les ménages accédant de l’avant-crise, endettés à taux fixe, soit 30% des ménages. Pour l’heure, ils sont certes pénalisés par le léger reflux du prix de leur bien, et encore pour ceux qui ont acheté au-dessus des prix actuels, c’est-à-dire pour la petite part qui a acheté en haut de cycle, en 2022. Pour les autres, c’est le jack pot de deux années d’inflation qui érode le service d’une dette qu’ils ont contracté à des taux fixes inférieurs à 2% de 2016 à 2021.


Curieuse histoire, où l’inflation semble faire des gagnants tant du côté des débiteurs que des créanciers… Et qui tient au fait que la culbute des prix d’actifs a été évitée à ce jour, limitant les pertes des détenteurs de patrimoine. C’est le tour de passe-passe de la greedflation, qui reroutant les aides publiques destinées aux ménages vers les grands comptes aura finalement fait de l’État le principal garant de la stabilité financière. Au prix d’une dette qui transforme l’inflation indolore en poison lent.


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