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Du télétravail au téléchômage et à la désagrégation sociale

Publié le mardi 1 septembre 2020 . 4 min. 06

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À domicile, en réseau, en offshore, en tant que salarié ou indépendant… Le télétravail ou plutôt le télésalariat fait encore parler de lui en cette rentrée pleine d’incertitudes sanitaires. De nombreux groupes jouent déjà les prolongations en reportant à 2021 le retour de leurs employés au sein de leurs locaux. PSA, Unilever, Technicolor, Airbus, banques, sociétés de conseil et d’ingénierie… la liste des entreprises et secteurs « hors les murs », partiellement ou à 100%, s’allongent en France. Pour quels avantages réels du point de vue social et sociétal ?


Le télétravail, un outil de fracture sociale. Certes, les avantages au travail en réseau s’avèrent nombreux : meilleur équilibre entre vies personnelle et professionnelle, gains de productivité, amélioration du bilan carbone des salariés, sourcing diversifié pour les recrutements. Le télétravail favoriserait aussi un développement économique plus équilibré sur le territoire, moins centré sur la région parisienne. Selon l’OFCE, plus de 8 millions d’emplois pourraient se faire à distance en France, ce qui représente environ un tiers de l’emploi total. Or, ni les emplois agricoles, ni les ouvriers du bâtiment ou de l’industrie ni les métiers de services à la personne ne se dématérialisent ; on retrouve ici le clivage col bleu/col blanc ou travail manuel/travail de l’esprit. De quoi fracturer un peu plus encore la société française.


Le travail à distance, un outil de déflation salariale. L’essor des réseaux télécoms et des data centers facilitent l’appariement mondial de l’offre et de la demande de travail, y compris des métiers les plus qualifiés, via des algorithmes et des plateformes de distribution des tâches. Le factory system né de la révolution industrielle et caractérisé par la massification de la main-d’œuvre sur un même lieu laisse place à « l’entreprise plateforme », bien connue des sociétés qui recourent à l’offshoring (services informatiques, centres d’appel) ou encore des plateformes de crowdsourcing qui ont démocratisé le travail à distance en mode freelance. Bref, le télétravail peut devenir un facteur d’hyper-déflation salariale pour les entreprises et faire de gros dégâts macro-économiques, notamment sur le plan de la consommation.


Le télésalariat, un vecteur de chômage de masse. En vidant les immeubles de bureaux des employés, c’est tout un écosystème d’entreprises de proximité qui se meurt. Restauration collective ou traditionnelle, boulangeries, salles de sport, boutiques, centres commerciaux... Sans parler des réseaux de transport qui voient leurs ressources financières se creuser dangereusement. Et que dire de tous ces prestataires de l’ombre qui assurent le fonctionnement des organisations : spécialistes des fontaines à eau, de la maintenance des photocopieurs, distributeurs de papeteries et de matériels professionnels, services aux entreprises à faible ou haute valeur ajoutée… Impossible également pour eux de faire du démarchage commercial. Pour toutes ces entreprises, le retour des employés au bureau est une question de survie.


Le télétravail, un facteur de démotivation des salariés. Au-delà du fait qu’il mène là encore au chômage parce qu’il révèle (trop naïvement) le gras de l’organisation, il accroît les risques psychosociaux pour les télétravailleurs et les démotivent. Le télétravail sacrifie également le futur au présent, l’investissement à la production. Ne perdons pas de vue les avantages du travail in situ en matière de formation, de compagnonnage et de coaching. Il favorise aussi l’échange d’idées, humanise le management, facilite l’avancée professionnelle… Bref, tout ce qui fait le sel d’une vie professionnelle.


En somme, l’extension du télétravail dans les entreprises fait encore davantage glisser la société française sur la pente dangereuse de la désagrégation sociale. Une telle évolution s’ajoute à l’uberisation et à tous les phénomènes d’atomisation des relations humaines pour précariser encore davantage le travail et la responsabilité collective.


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