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Britney Spears, le vaccin et la liberté

Publié le mardi 1 février 2022 . 4 min. 32

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Mon billet libéral du jour porte sur la valeur de la liberté.


La multiplication des restrictions au nom de la protection contre la Covid offre un contexte inédit d’expérimentation. C’est un laboratoire à ciel ouvert pour évaluer comment chacun jauge sa résistance à la coercition, pour mesurer jusqu’où une démocratie peut brider les libertés individuelles au nom de l’efficacité sanitaire.


Je l’ai déjà expliqué, l’attitude face au vaccin révèle deux notions de la liberté. Les pro-vax défendent une liberté positive, c’est-à-dire un pouvoir effectif dans un cadre contraint garanti par l’Etat, un cadre permettant la vie en communauté.


Parce qu’il évite le confinement, le vaccin est pour eux libérateur.


Les anti-vax pensent au contraire qu’il est liberticide parce qu’il touche à leur intégrité, que l’Etat limite par la force le plus intime de leur souveraineté. C’est la liberté négative, l’absence de toute interférence, une notion plus individuelle que sociale…
Le prix de nos valeurs, le dernier livre d’Augustin Landier et David Thesmar, le premier professeur à HEC, le second au MIT, apporte un nouvel éclairage sur cette tension entre efficacité et liberté.


Dans cet ouvrage, les deux économistes explorent une démarche innovante : intégrer la dimension non pécuniaire de nos vies – nos valeurs – à l’analyse économique.


Le chapitre 7 s’ouvre sur le récit du drame de Britney Spears. Ce fait divers montre qu’on peut être une chanteuse riche, protégée de ses démons par sa famille, soutenue par ses fans et, en même temps, considérer sa mise sous tutelle comme une forme de séquestration, voire comme du travail forcé.


Cette affaire démontre aussi, selon les deux auteurs, le décalage entre une tutelle qui, sous certains aspects, peut apparaître optimale et la violence d’une privation de liberté, telle que l’a racontée Britney Spears à la Cour.


Elle soulève des questions abyssales : quand est-il préférable de nous retirer le pouvoir de choisir par nous-même ? Et qui peut en juger ? Bref, ce récit prouve que la liberté a une valeur intrinsèque.


Thesmar et Landier le rappellent, les grands penseurs du libéralisme voient d’abord dans la liberté un instrument. Un instrument du progrès et de l’innovation, c’est Schumpeter. Un moyen de satisfaire au mieux les besoins individuels, c’est Hayek et Mises. Ces libéraux décrivent une valeur instrumentale de la liberté.


La valeur instrumentale ? Au nom de l’efficacité, les restrictions peuvent se justifier. Pour cause d’externalités : l’individu nuit au reste de la société. Pour cause d’autodiscipline : l’individu se nuit à lui-même.


La valeur intrinsèque ? Les deux économistes n’hésitent pas à se saisir de la controverse sur le pass sanitaire. A trop insister sur les croyances irrationnelles des anti-vax, écrivent-ils, on minore le fait que 58 % des opposants au pass déclarent l’être pour des raisons morales. Je les cite : « A en croire ce sondage, la population réfractaire conteste la coercition et le contrôle plus que le vaccin. Ils y voient une perte d’une liberté. »


Qu’en conclure sur l’extrême polarisation et hystérisation de la société française ?


Par économisme, nos dirigeants ont tendance à minorer la valeur de la liberté en soi – au risque de pousser trop loin les contraintes prises comme une agression.


Et si la liberté ne saurait avoir une valeur infinie (quoi que…), son « juste prix » ne peut être décréter d’en haut, sur une base technocratique.


Voilà pourquoi Augustin Landier et David Thesmar en sont persuadés : le renouveau de la démocratie impose d’intégrer à la décision politique… le prix de nos valeurs.


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