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Mon billet libéral du jour porte sur un concept né durant la campagne électorale et qui sera, a priori, à l’agenda de la prochaine législature : le dividende salarié.
 
De quoi parle-t-on ?

Aujourd’hui, en France, la participation permet de partager entre les salariés une partie du profit. Elle est obligatoire pour les entreprises ayant au moins 50 salariés.
L’intéressement, lui, est facultatif. C’est un dispositif de prime conditionné à la performance de l’entreprise.

Lancée par le général de Gaulle, cette “association capital-travail”, selon sa propre expression, a été moulte fois adaptée, mais reste très marginale.

Et le dividende salarié alors ?

Il instaure ce principe très fort : pas de versement de dividende aux actionnaires sans versement aux salariés. Et ce, pour toutes les entreprises, quelle que soit leur taille.

Promoteur du concept, le PDG du groupe Jouve Thibault Lanxade ne cache son but : dans la veine gaullienne, il s’agit de réconcilier les Français avec le capital.

Il écrit : « Le dividende n’est pas une spoliation ; il est au contraire un puissant levier pour porter une vision d’avenir pour notre pays. »

 Si l’objectif est noble, le mot-valise qui le porte est ambigu…

 Et d’abord parce qu’il peut accréditer l’idée fausse selon laquelle le dividende enrichit les actionnaires au détriment des salariés et de l’entreprise.

 Les salariés, spoliés par les actionnaires ? L’institut économique Molinari a calculé la répartition des 389 milliards d’euros de richesse créée par les entreprises du CAC40 en 2019.
Premiers servis, les salariés, avec 69% du total. Puis vient l’Etat, qui capte 20 % de la valeur créée. Et enfin les actionnaires avec 11 %.
 L’entreprise, affaiblie par les actionnaires ? L’idée est, cette fois-ci, que le dividende est un frein à l’investissement. Le ministre de l’Economie a ainsi demandé aux entreprises, c’était en 2020, de suspendre ou réduire les versements de dividendes pour relancer l’économie après la crise pandémique.
 L’ennui, c’est que les grands groupes du CAC40 investissent en proportion énormément… tout en distribuant des dividendes…

 Le concept de dividende salarié est également ambigu car il peut laisser entendre que le dividende est une rémunération. Or c’est plus complexe. Comme l’explique l’économiste Valérie Mignon, lors du versement, le montant du dividende est soustrait de cours de l’action. Son versement modifie donc le portefeuille de l’actionnaire : plus de trésorerie, moins de valeur en actions.
 Résultat, la distribution de dividende ne s’accompagne pas d’un enrichissement des actionnaires.
Cet enrichissement vient de l’appréciation éventuelle de la valeur de ses actions – la plus-value potentielle, liée au résultat d’exploitation de l’entreprise. Si l’action dégringole, l'actionnaire n’a que ses yeux pour pleurer : il prend son risque, comme disait l’autre.
  Ainsi, le dividende est plutôt un signal, une information envoyée au marché sur la santé de l’entreprise, sur son avenir… C’est aussi un moyen de fidéliser les actionnaires, dans un univers très concurrentiel.

On le voit, cette mécanique est assez éloignée de certains raisonnements simplistes. Du coup, l’Etat ferait mieux de se consacrer aux fondamentaux de la croissance plutôt que de s’immiscer dans le partage de la valeur autrement que par la fiscalité. Car il est réducteur aujourd’hui d’opposer rémunération des salariés, dividendes et performances de l’entreprise.

Si une fois les ambiguïtés levées, le dividende salarié permet une grande réconciliation, va pour le dividende salarié. Comme disait le général de Gaulle : « Ce n’est quand même pas la lune ! »



Publié le lundi 30 mai 2022 . 4 min. 38

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