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Faut-il verdir les salaires des patrons ?

Publié le mardi 21 février 2023 . 4 min. 06

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C’était une promesse présidentielle. En mars 2022, en gage de sa conversion écologiste, Emmanuel Macron assurait vouloir, je le cite, « conditionner la rémunération des dirigeants au respect des objectifs environnementaux et sociaux de l’entreprise ». Le président-candidat y voyait, paternaliste, « un élément clé pour changer les comportements ».

Un an après, la majorité veut passer à l’action. Alors faut-il « verdir » le salaire des grands patrons ? C’est le sujet de mon billet libéral.

Pour les députés macronistes, pas de doute : intégrer ou sacraliser le critère écologique dans la part variable des rémunérations du CAC 40, c’est un signal efficace. Une façon de démontrer que les sujets de responsabilité sociale et environnementale – la fameuses RSE – sont portés au plus haut niveau.

Pour l’Afep et le Medef, une loi trop contraignante serait une entrave à la liberté d’entreprendre. Après s’être auto-saisies de la question, les deux instances patronales conseillent aux dirigeants mandataires sociaux d’intégrer, parmi les critères liés à la RSE, au moins un indice en lien avec les objectifs climatiques de l’entreprise.

Une incitation que les parlementaires trouveront, à coup sûr, bien timide.

Au-delà des manœuvres politiques, se pose une fois de plus la question fondamentale de la mission de l’entreprise, dans un contexte où le capitalisme est accusé d’avoir épuisé la planète jusqu’à provoquer le dérèglement climatique.

En septembre 1970, Milton Friedman publiait un article intitulé La seule responsabilité sociétale de l’entreprise est de maximiser ses profits. Ce texte reste encore aujourd’hui – et non sans caricature – LA référence du capitalisme actionnarial et de ses dérives. Lorsqu’en juin 2020, Danone se dote du premier statut d’entreprise « à mission » du CAC40, son PDG remercie ainsi ses actionnaires : « Vous venez de déboulonner la statue de Friedman ! »

C’est qu’au milieu des années 1980, l’Américain Edward Freeman a démocratisé la notion de « parties prenantes », centrale dans l’approche RSE. Ce philosophe de l'éthique des affaires estime que pour se réhabiliter, le capitalisme doit concilier les intérêts de tous ceux qui sont impactés par l’activité de l’entreprise.

Joue-t-on donc Friedman contre Freeman ? Cette opposition manichéenne n’existe que dans les hémicycles surchauffés. Car les deux doctrines en apparence incompatibles peuvent aboutir, une fois confrontées au réel, à des résultats quasi-identiques. Comme le résume Michel Villette, professeur de sociologie à Agro-Paris Tech : entre les deux doctrines, « il n’y a qu’une différence d’intention et de justification. »

Parce qu’un cynique friedmanien, s’il dirige une industrie polluante, aura intérêt sous la pression des autorités publiques et de la société civile à investir dans l’environnemental, à verdir son salaire, « pour rétribuer et sécuriser au mieux le capital ». Et parce qu’un idéaliste freemanien, même avec un variable très RSE, perdra de sa superbe une fois ses profits évaporés…

Nos politiques devraient en fait lire Ludwig von Mises. Pour ce libéral, si vous gagnez de l’argent en économie de marché, c’est parce que vous offrez aux consommateurs un service qu’ils plébiscitent. Les patrons verts, c’est vous et moi qui les fabriquerons, par nos choix quotidiens de consommation !


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