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Hayek, les mots fouines, le social...et les présidentielles

Publié le mardi 5 octobre 2021 . 4 min. 09

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Bonjour,
Mon point de vue libéral du jour porte sur un adjectif sur-sollicité en France et qui, à l’heure de la campagne présidentielle, va envahir les discours des candidats. C’est le mot social, et son dérivé – sociétal. Ces termes sont ce qu’on appelle des mots-fouine…

Le mot-fouine ? C’est Friedrich Hayek qui en parle le mieux.

Dans La présomption fatale, l’économiste libéral écrit : « De même qu’une fouine est capable de vider un œuf sans laisser un signe visible, de même les mots en question peuvent vider de leur contenu tous les termes auxquels ils sont rattachés, tout en semblant les avoir laissés intact. »

Vous l’avez ?

Prenons l’adjectif « illibéral ». Accolé au mot démocratie, il vide de sa substance le système d’élection libre. L’autocratie électorale à la Orban liquide l’Etat de droit et les libertés individuelles, mais sauve les apparences démocratiques.

D’où vient le concept ?

C’est Franklin Roosevelt, inspiré par Shakespeare, qui l’aurait inventé. A en croire ses archives, le futur président américain assure dans un discours de 1916 : « Si vous utilisez un mot-fouine après un autre, il ne reste plus rien de cet autre. »

Poursuivons avec Hayek. « Le mot-fouine, écrit-il, peut servir à limer les dents d’un concept que l’on est obligé d’employer […] [sans vouloir remettre en cause] les présupposés idéologiques que l’on défend. »

Admettons que vous condamniez le marché et « les eaux glacées du calcul égoïste ». Sans réclamer la suppression dudit marché (n’est pas Brejnev qui veut !), vous allez prôner une économie de marché… sociale, solidaire et coopérative.

En clair, un marché qui n’en est plus un : voilà un concept bien limé !

Et ce qualificatif social, alors?

Pour Hayek, c’est le mot-fouine par excellence. Le plus commun, le plus sournois. L’auteur de La Route de la servitude liste pas moins de 160 combinaisons avec d’autres mots, de A comme action sociale à V comme volonté sociale, tous vidés de leur signification selon lui.

Interprétation de l’économiste Thierry Aimar, grand spécialiste de Hayek : « L’adjectif inhibe toute critique rationnelle en donnant une connotation sacralisée aux termes associés ».

Il ajoute : « Cette technique permet de camoufler la défense d’intérêts privés ou corporatiste. » C’est ainsi que les droits sociaux deviennent… acquis !

Toujours trop abstrait ?

Hayek ne l’est pas. Accolez social au mot justice, et avec « justice sociale », vous obtenez une justification de la redistribution fiscale la plus radicale.

C’est tellement vrai qu’en France, justice sociale équivaut, sans ambiguïté aucune, à hausses d’impôts.

Souvenez-vous par exemple du budget de septembre 2012. Jean-Marc Ayrault installé à Matignon par François Hollande présente un budget, je le cite, « de combat pour la justice sociale. » Et annonce d’un même souffle 20 milliards d’euros de prélèvements supplémentaires – un matraquage sans précédent.

Plus perspicace encore, c’était il y a trente ans, Hayek dénonçait l’invention du sociétal. Décryptage de l’économiste Julien Damon : « Pour lui, le sociétal n’est que l’excroissance de l’inflation du social. A force de tout socialiser, on ne comprend plus grand-chose. »

La campagne débute à peine, mais observez, écoutez : une fouine chuchote à l’oreille de chaque candidat…


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