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Mon billet libéral du jour porte sur une grève peu banale ; elle a fait beaucoup de bruit : la grève des diplômes déclarée par huit étudiants d’AgroParisTech.

Comment ces contestataires de la prestigieuse école d’ingénieurs agronomes ont-ils justifié leur appel « à bifurquer » ? Bifurquer, c’est leur expression, c’est-à-dire à renoncer à leur future carrière d’ingénieurs…

Bifurquer, ils l’ont d’abord fait par une critique de leur école, accusée de perpétuer « l'ordre social dominant » au profit des « intérêts de quelques-uns ». Ils l’ont aussi fait par un rejet de leur future profession, taxée de conduire à « des ravages écologiques et sociaux. »

Le discours des jeunes rebelles est clairement anticapitaliste et décroissant. Il est plus que critique à l’égard du progrès, de la recherche et de l’innovation. Proche de l’association les Soulèvements de la Terre, une membre l’affirme : « Nous ne croyons ni au développement durable, ni à la croissance verte, ni à la transition écologique. »

Jean-Luc Mélenchon ne s’y est pas trompé. Le leader de La France insoumise a aussitôt tweeté : « l’espoir le plus grand ; que la nouvelle génération “déserte” le monde absurde et cruel dans lequel nous vivons. » Et la vidéo de la cérémonie a été vue plus de 900 000 fois.

Cette fronde des jeunes élites issue des grandes écoles reste ultra-minoritaire. Mais n’est pas isolée. Et elle rappelle la « grande démission » observée parmi les cadres. Des cadres touchés par la crise de sens, en recherche d’utilité sociale, fuyant le déclassement social…

Cette désertion en rappelle une autre, diamétralement opposée : celle décrite par Ayn Rand dans son best-seller La Grève.

Philosophe américaine d’origine russe, Ayn Rand était une théoricienne du capitalisme individualiste et de l’égoïsme rationnel. Elle a écrit La Grève en 1957. Elle y campe un pays où, les uns après les autres, les entrepreneurs démissionnent. C’est une manière pour eux de dénoncer la montée de l’interventionnisme étatique, les collusions contre la morale et la liberté. Bref de dénoncer une société qui ne reconnaît ni leur utilité sociale ni leurs mérites.

Vous l’avez compris, La Grève est une ode à l’entrepreneuriat. Car, bien sûr, sans entreprise ni entrepreneur, la société se disloque. Chez Ayn Rand, l’entrepreneur se dresse seul contre tous, dans le but de se réaliser et d’en faire profiter toute la société.

Le héros randien ? C’est Elon Musk. Rebelle, en marge du capitalisme de connivence, défenseur de la concurrence et du laisser-faire, en lutte contre l’irresponsabilité administrative, inventeur doué pour transformer les grandes idées en grands produits, en grandes solutions sociétales.

Caricatural ? Disons plutôt métaphorique. Et certainement pas plus caricatural que la vision de l’entreprise et de l’entrepreneuriat des militants décroissants.

Aux Etats-Unis, La Grève est un best-seller. Le roman a inspiré et inspire encore bien des géants de la Silicon Valley. Comme par hasard, il a fallu attendre 2013 pour qu’il soit traduit en France. Trop révolutionnaire sans doute. Car à travers ce roman prophétique, Ayn Rand fait du capitalisme le seul système moral ayant jamais existé.

Vous me voyez venir, à l’heure de la transition écologique, le message d’Ayn Rand mérite considération. La philosophe insiste : l’usage de la raison est primordial dans une société morale. C’est pour cela que la raison doit être libre de s’exercer et que celui qui s’en sert doit aussi pouvoir bénéficier des fruits de ses efforts.

Révolutionnaire, vous dis-je.


Publié le mardi 30 août 2022 . 4 min. 18

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