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Liberté ou bien commun : faut-il choisir ?

Publié le mercredi 20 octobre 2021 . 4 min. 12

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Bonjour,
Mon point de vue libéral du jour porte sur un paradoxe apparent/ né à l’occasion de la contestation du pass sanitaire. Les opposants au laisser-passer se présentent comme défenseurs de la liberté contre l’élite dirigeante libérale mondialisée, pourtant attaquée pour son libéralisme économique et son libertarisme social…

Revenons aux origines : la Révolution de 1789 ! Elle a sacralisé la liberté individuelle. Et forgé le slogan « Liberté, égalité, fraternité » ; il deviendra devise nationale en 1848.

Oui mais voilà, avec le temps, ce triptyque a pris l’eau.

Prenez l’égalité. Par des politiques de redistribution toujours plus massives, l’Etat providence en a fait une égalité de condition quand l’article 1er de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen proclame, lui, une égalité de droit : « Les hommes naissent et meurent libres et égaux en droits. »

Même dérive sur la liberté. Elle ne fait plus consensus/ au moment où les entraves imposées par la crise sanitaire ont donnée à la lutte en faveur les libertés individuelles une nouvelle vigueur (et tant mieux).

Mais de quelle liberté parle-t-on?

L’Article 4 de la Déclaration de 1789 dit : « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui. » Voilà une affirmation claire. En apparence, car elle ne permet pas de départager les tenants de deux conceptions de la liberté qui s’opposent à propos de l’opportunité du pass sanitaire.

C’est le philosophe libéral Isaiah Berlin qui donne les clés de l’affrontement.

Que nous dit-il ?

Que pour les défenseurs de la liberté négative, « la liberté consiste à ne pas être entravé dans ses choix par d’autres. » Et que pour les partisans de la liberté positive, « la liberté consiste à être son propre maître. »

Ces définitions paraissent très proches. Or, nous dit Berlin, elles se heurtent de front.

Je le cite : « La réponse à la question : “qui me gouverne ?” est distincte de la question : “jusqu’où le gouvernement s’intègre-t-il dans mes affaires ?”. C’est dans cet écart que réside l’opposition entre les deux conceptions de la liberté. »

Dans L’appel de la tribu, Mario Vargas Llosa résume bien la pensée d’Isaiah Berlin. La liberté négative, écrit-il, défend un respect total de la souveraineté de l’individu contre le danger du pouvoir et de l’autorité.

La liberté positive, elle, se fonde sur l’idée que la possibilité qu’à chaque individu de décider de son destin est soumise à des causes sociales étrangères à sa volonté.

En ce sens, les pro-pass sanitaires défendent plutôt une liberté positive. Ils reconnaissent le droit d’être contraints pour ce qu’ils estiment être leur propre intérêt. Au nom du collectif, ils acceptent de se restreindre pour le bien commun ou pour une liberté qu’ils estiment supérieure.

Les anti-pass tiennent un autre raisonnement, que j’emprunte à Berlin : puisqu’il s’agit de mon bien, je ne subis aucune contrainte… Ils refusent l’idée que la liberté est relative aux libertés des autres. La liberté négative consiste à faire ce qu’on veut comme bon nous semble.

Deux remarques pour conclure. D’abord, Isaiah Berlin constate que dans sa conception négative, le lien entre liberté individuelle et démocratie est loin d’être automatique. Et puis le penseur n’oppose pas les deux conceptions : il assure même que la pratique idéale est de trouver un compromis entre les deux.

En France aujourd’hui, on en est loin …


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