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Sonder les fractures et les émotions sociales, sésame présidentiel ?

Publié le lundi 13 septembre 2021 . 4 min. 23

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Bonjour,
mon point de vue libéral du jour porte sur une tradition à l’approche de la présidentielle : faire d’une étude sociologique à la mode la grille de lecture des affects cachés des Français…

Percer l’âme profonde des électeurs, leurs désirs, leurs tourments, c’est le rêve de tout candidat à la fonction suprême, soucieux de devenir l’exutoire des colères françaises.

Avec son essai Les épreuves de la vie, Pierre Rosanvallon décrypte les heurs et malheurs des Français, base des nouvelles actions collectives. Discrimination, injustice, mépris… Il n’y a pas que les intérêts de classe. « La conflictualité s’exprime aussi, écrit-il, sur le terrain des émotions. » Le sociologue inspirera-t-il les prétendants à l’Élysée, soupçonnés de cécité émotionnelle ?

On se souvient comment, en 1995, Jacques Chirac avait récupéré l’expression « fracture sociale ». A l’époque, Emmanuel Todd imposait déjà l’analyse d’une opposition entre élites aux vues mondialistes et classes populaires portées vers le repli identitaire.

Depuis, les thèses sur le divorce entre élites et peuple ont prospéré. Dans La France périphérique, Christophe Guilluy sondait la fracture territoriale. David Goodhart s’attaquait à la fracture culturelle, clé du Brexit, entre les anywhere, à l’aise partout, et les somewhere se sentant de quelque part.

Censées reposer sur des faits, ces théories ne sont pas moins dépourvues d’une forte tonalité morale imposée par la montée du populisme.

D’un côté, les classes populaires abandonnées à leur sort, poussées à la périphérie, c’est-à-dire à l’invisibilité, traitées avec condescendance par une classe globale déconnectée du pays réel.

De l’autre, une élite libérale, mondialiste et universaliste, accusée de traîtrise ou d’illégitimité – sans contestation possible puisqu’elle ne peut, en apparence, se prévaloir d’appartenir au vrai peuple, de comprendre les vrais gens.

Construite, cette opposition est, au mieux, réductrice, au pire fausse. Le penseur libéral Jan-Werner Müller le démontre dans son livre La peur ou la liberté.

Mondialiste, l’élite dirigeante ? Une étude approfondie montrerait qu’elle reste en majorité « nationale ». Il fut un temps d’ailleurs, pas si lointain où, en France, il était de bon ton de moquer son provincialisme.

Il est évident, poursuit Müller, que les élites transnationales partagent des intérêts communs, une même vision du monde. Sont-elles pour autant affranchis du cadre national ? Non, répond-il car les intérêts universels sont en fait très rares.

Quant au libéralisme de l’élite, il est tout sauf évident ! Souvent accusés d’être propagateurs de la bien-pensance libérale, les médias n’ont aucun pouvoir décisionnaire même s’ils sont dotés d’un capital culturel non négligeable dans la construction du débat.

A contrario, il faut aussi un temps pas si lointain où les prolétaires de tous les pays voulaient s’unir. Müller, lui, évoque les minorités et les marginalisés des États répressifs, des démocraties illibérales, qui préfèrent se déclarer citoyens du monde plutôt que de s’identifier à leur nation.

Müller écrit avec justesse : « Ramener systématiquement les élites au fait qu’elles seraient internationales, c’est commettre un dangereux tour de passe-passe : c’est faire automatiquement de l’idée nationale et de l’État national l’unique espoir du peuple, des opprimés… »

Bien sûr, il ne faut pas s’interdire de critiquer les élites, de dénoncer leur faillite. Mais sans en faire des ennemis du peuple d’un combat largement fantasmé.


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