Le self-stockage fait un carton auprès des Français. Mais cette option pour entreposer meubles, archives ou bouteilles de vin se révèle assez chère. La location de 10 m3, soit l’équivalent du mobilier d’un studio, coûte entre 100 et 200 euros par mois selon la zone géographique. Mais, comme nous le verrons, des alternatives émergent pour faire baisser les prix.
Pour l’heure, la cherté de ces garde-meubles nouvelle génération est loin de rebuter les Français. La preuve : 650 centres étaient dénombrés en France début 2017, soit une hausse de 15% depuis 2014. Des sites dont les taux de remplissage dépassent en moyenne 90%, soit le niveau le plus élevé d’Europe. Et d’ici 2020, leur nombre devraient bondir de plus de 50% pour atteindre la barre des 1 000 sites selon la dernière étude de Xerfi.
Les raisons de ce succès tiennent avant tout à des facteurs très structurels : démographie dynamique, réduction de la surface des appartements en ville, plus forte mobilité internationale des étudiants, essor du nombre d’expatriés, divorces… Bref, l’évolution des modes de vie entraîne de plus en plus de transitions familiales et professionnelles, poussant les Français à rechercher des solutions de stockage.
Les entreprises et micro-entrepreneurs ont également besoin de place pour entreposer documents, équipements de travail et autres stocks saisonniers. Une clientèle qui s’avère cruciale car elle présente de nombreux avantages : surface et durée de location supérieures, demande plus récurrente, et disposition à payer plus élevée. Des offres spécifiques leur sont ainsi proposées, telle la réception et le stockage de marchandises, la location d’espaces de coworking, ou la domiciliation d’entreprises.
Les self-stockeurs bénéficient donc d’un environnement porteur. Et ils investissent nous l’avons dit dans de nouvelles infrastructures. C’est le cas du trio de tête Homebox, Shurgard et Une Pièce en Plus, et de leurs challengers comme Annexx ou Locabox.
Le problème c’est que cette stratégie de maillage du territoire accélère la concurrence, et rend l’équation financière des self-stockeurs plus complexe à résoudre, car leur structure de coûts est essentiellement à coûts fixes. Les charges d’exploitation constituées des loyers et des frais de personnel sont en effet indépendantes du niveau d’activité. De fait, pour rentabiliser leurs investissements, les self-stockeurs se doivent d’être extrêmement vigilants quant au taux de remplissage de leur centre et au chiffre d’affaires au m2. Si le taux de remplissage est trop faible, le site sera nécessairement déficitaire. Mais un taux de remplissage satisfaisant n’est pas forcément gage de réussite s’il masque des prix trop bas ou des promotions trop importantes.
Dans ce cas, une revalorisation des prix s’impose pour développer le chiffre d’affaires au m2. Des solutions de yield management sont d’ailleurs utilisées pour optimiser les tarifs en fonction des capacités disponibles, de la durée et des dates de location, et même de la concurrence. Voilà pourquoi c’est parfois si cher.
Finalement, ce pilotage très fin de la politique tarifaire paie puisque le taux de résultat net d’un exploitant est assez élevé, proche de 11%.
Cela étant, le ciel pourrait bien s’éclaircir pour les clients car l’on voit maintenant se développer des offres low-cost de self-stockage par le recours à des conteneurs maritimes. Il existe également des plateformes numériques de mise en relation où des particuliers mettent leur garage ou grenier à disposition d’autres particuliers contre rémunération. C’est ce que l’on appelle le co-stockage. On l’imagine : les freins pour convaincre de potentiels clients sont nombreux, avec des problèmes de confiance entre tiers, notamment en matière de sécurité et de salubrité des espaces mis en location. Malgré tout, les spécialistes du self-stockage ne veulent pas se faire dépasser et certains comptent bien se lancer sur ce créneau…
Publié le mardi 27 février 2018 . 4 min. 43
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de Cathy Alegria
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