L'avènement d'un nouveau type de manager

N’ayons pas peur de le dire : Les managers sont des héros.
Pendant la pandémie, ils ont permis la continuité de l’activité en accompagnant le business, leurs équipes et en introduisant de nouvelles pratiques de travail comme le télétravail, travail collaboratif à distance, animation de réunions virtuelles.

Et maintenant, que se passe-t-il ?

Les managers sont face à au moins 3 enjeux majeurs :

1. 1er enjeu : Organiser le retour de collaborateurs
Les sondages montrent que les collaborateurs sont plus ou moins enclins à revenir dans les espaces de travail, souvent tout neufs mais qui ne correspondent plus aux nouvelles formes d’activité hybrides : le manager va devoir répondre à la question : qui est là quand ?

2. 2eme enjeu : Organiser le collectif
C’est la responsabilité du manager d’animer le collectif de travail or comme chaque combat venir à sa convenance, le manager de devoir répondre à la question : quand serons-nous tous ensemble en présentiel ? Calons nous faire en présentiel ? Quel on nous faire à distance ?

3. 3eme enjeu : Organiser l’espace
Plusieurs questions sont du ressort managérial : en ce qui concerne l’espace en présentiel (combien de personnes veulent revenir dans un bureau fermé ? et comment maintenir les mesures sanitaires dans un flex office), l’espace phygital (est ce que les pieuvres marchent ? est-ce qu’il y a assez d’écrans interactifs ? ), l’espace virtuel (et si on tirait les leçons de 18 mois de videoréunions ? ), l’espace hybride (comment bien placer les caméras pour que ceux qui sont à distance voient ceux qui sont en présentiel ?)

Mais au-delà de ces enjeux à très court terme, les managers vont devoir intégrer de nouvelles postures. Selon nos recherches au sein du Learning Lab du Cnam, il va falloir manager à la pagaie, devenir un manager modélisateur et un manager en mode hybride.

Plus précisément,

Le manager à la pagaie c’est celui qui a compris que le nouveau normal était fait d’incertitudes, de paradoxes et d’accélération. Aussi, il va, en fonction du contexte et des informations reçues en temps réel, donner un coup de pagaie à droite puis un coup de pagaie à gauche. On peut croire qu’il ne sait pas où il va. On a tort, il avance très vite mais en tirant des bords, en mode agile.

Le manager modélisateur c’est celui qui ne laisse pas le sujet de la data aux seuls informaticiens. Il sait que la data est une ressource qu’il peut utiliser à l’échelle de son équipe sans nécessairement utiliser du machine learning. L’utilisation de la datavisualisation va lui permettre d’argumenter. Le fait de tester des modèles prédictif peut l’aider à trouver les bons critères de décision. Il a conscience que participer à un projet d’intelligence artificielle, en tant qu’expert métier, devient une nécessité. En d’autres termes, dans le nouveau normal le manager doit avoir une culture data et être IA compatible.

Le manager hybride, c’est celui qui accompagne ses collaborateurs dans la transition phygitale. Il donne les clés de réussite à ses équipes pour que chacun télétravaille quelques jours par semaine. Comment protéger sa vie privée, la sécurité de l’entreprise et la proximité avec ses clients alors qu’on les voit moins. Il réinvente le présentiel pour permettre aux réunions de se dérouler sur site avec des collaborateurs à distance. Ils organisent le synchrone, la synchrone, le virtuel, le collaboratif physique. Il invente de nouvelles façons de faire le one to one, de donner confiance et de reconnaître le travail réalisé. C’est un manager coach qui relie des modes de travail toujours plus diversifiés est éclatés.

Pour conclure, manager dans le monde d’après Covid ça s’apprend, ça se teste, ça se questionne.

C’est l’heure de réfléchir et d’inventer le meilleur des deux mondes, celui d’avant Covid qui initie les transformations numériques et celui d’après Covid qui doit initier un nouveau sens commun au travail où qu’on le réalise.