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Changer le capitalisme, c'est aussi changer... le changement !

Publié le jeudi 30 novembre 2023 . 4 min. 13

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On s’interroge beaucoup sur l’évolution du capitalisme, sur ce que seront demain les relations entre le travail et le capital, sur les inégalités qui vont croissant dans le monde, sur ses enjeux « durables », sur le capitalisme RSE, le capitalisme des parties prenantes, bref sur les changements qu’il faudrait lui apporter, et tant mieux, car tous ces points sont importants.

Mais une évolution fondamentale du capitalisme est déjà largement à l’œuvre, profonde, inscrite dans le temps long, violente dans ses effets, véritable révolution bien plus exigeante que les ajustements suggérés.

Profondément, son paradigme, terme galvaudé mais qui reprend ici tout son sens, a changé.
Regardons le 19ème siècle. Nous y voyons : des entrepreneurs capitalisant sur les grandes innovations, un capitalisme industriel se construisant sur un monde agricole ; des gains de productivité dans l’agriculture libérant des quantités importantes de main-d’œuvre. La révolution industrielle et l’exode rural vont caractériser la fin du 19ème et le début du 20ème siècle. L’accumulation du capital, les gains de productivité industriels, l’apparition de nouvelles classes sociales, ouvrières et prolétaires, puis plus tard la fameuse classe moyenne vont nourrir les fantasmes politiques et sociaux de tout le 20ème siècle.

Ce capitalisme reposait sur trois axiomes majeurs.

Tout d’abord, la terre est un ennemi qu’il faut combattre pour en extraire le plus de valeur possible, qu’il s’agisse de l’agriculture ou des mines. Sur ce plan les opinions des agriculteurs et des industriels nouveaux convergent : les agriculteurs ont toujours été en lutte contre la nature pour la domestiquer.
Ensuite les ressources de la terre, l’eau, l’air, sont inépuisables, il n’y a pas de limites à leur exploitation.
Enfin, la ressource humaine est largement une commodité qui reste disponible, que ce soit comme chair à canon ou comme automates humains à la chaine dans des usines.

Ces axiomes ne sont plus valables.

La prise de conscience qu’il faut composer avec la planète, et non pas lutter contre elle commence, même si trop lentement, à faire son chemin, dans la population si ce n’est encore dans la stratégie quotidienne de bien des dirigeants. La pollution de la terre et des mers, les impacts sur le climat sont visibles.
Les ressources sont épuisables, pour certaines rapidement, et là aussi une prise de conscience modérée prend quelques timides racines.
La ressource humaine, au moins dans nos pays industrialisés, ne veut plus être vue comme une commodité, et, de plus, les enjeux démographiques, même avec un appel à l’immigration, montrent que sa rareté ne sera bientôt plus un concept abstrait. En outre, les besoins en savoir-faire nouveaux en font une ressource fragmentée et hyper spécialisée.

Pourtant de nombreux comportements sont encore basés sur l’ancien modèle.

Le greenwashing, sans aller jusqu’au climatoscepticisme, mais en passant par le backlash écologique, est bien installé. La discussion sur le partage de la valeur néglige complètement les bénéficiaires autres que le capital et le travail, comme l’environnement à qui on prend et ne donne rien. Les investissements dans l’exploitation des ressources naturelles vont bon train. Les pénuries de matières premières semblent à beaucoup encore lointaines. L’avion est encore souvent moins cher que le train. Soit de l’inconscience, soit un techno solutionnisme naïf, soit encore une croyance en la validité d’indicateurs pourtant périmés, comme le PIB, semblent dominer la pensée. Même intellectuellement, peu de chemin a été fait depuis le 19ème siècle !

Pourtant le capitalisme doit s’adapter. Il n’a pas le choix.

À supposer que l’on prenne conscience du Nouveau Monde et que l’on souhaite agir, en termes de stratégie, cela a plusieurs implications. Il va falloir, vraiment, comptabiliser les entrants et les sortants, de quelque ressource que l’on parle, donc avec de nouveaux indicateurs. Il va falloir revoir la place de l’homme dans le système avec de nouvelles individuations. Il va falloir revoir nos modèles d’affaires en économie durable.

En d’autres termes il va falloir changer l’approche même du changement.


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