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On parle beaucoup des influenceurs. Ils sont devenus une forme importante de marketing produit, voire de marketing politique. On calcule leur valeur au nombre de vues qu’ils génèrent. Une approche quantitative encore très rudimentaire qui ne dit pas grand-chose en réalité de la profondeur de leur influence. Mais, à côté de ces influenceurs, qu’on commence à réglementer pour en limiter les abus, ne laissons pas l’arbre cacher la forêt. N’oublions pas que nous sommes tous influencés par de nombreux influenceurs invisibles, parfois involontaires, que la logique de ces influences est souvent la même, et qu’ils peuvent souffrir tout autant de manque de profondeur et de crédibilité non vérifiée.

Les influenceurs involontaires ou invisibles sont souvent en effet, comme les influenceurs reconnus, de pauvres références pour un vrai savoir.

Le phénomène n’est pas nouveau, en 1794, dans le Journal des Mines, le professeur Charles Coquebert soulignait « Se défier du ton d’assurance qu’il est si facile de prendre et si dangereux d’écouter ».

Tous les influenceurs invisibles ne sont pas des ultras simplificateurs, des manipulateurs volontaires ou des incompétents, loin de là, ce serait trop facile. Beaucoup d’entre eux ne se savent même pas influenceurs, mais soyons perspicaces et voyons que, même si leur but n’était pas sciemment d’influencer… Ils l’ont pourtant fait.

Prenons quelques exemples où notre attention devrait être aiguisée face à ces influenceurs invisibles.

Les sondages, quels qu’ils soient, en montrant une majorité, peuvent inciter notre cerveau à la conformité, les sciences cognitives l’ont souligné.

Des journalistes, en invitant des gens sur un plateau sous le prétexte, louable, d’avoir un point de vue, voire marginal ou minoritaire, donnent à ces personnes, ainsi qu’à leur idée, une visibilité plus importante que ce qu’elles représentent dans la société, voire leur confère la crédibilité d’être représentatives de quelque chose puisqu’elles ont été invitées. Cela rappelle le slogan du Progrès de Lyon : « Si c’est vrai, c’est dans le Progrès ». Aujourd’hui notre cerveau a tendance à penser que « si c’est sur un écran c’est que c’est vrai ». Méfions-nous de notre cerveau.

D’autres invités de plateaux télé, de vrais experts, sont parfois amenés par le journaliste à parler de choses qu’ils ne connaissent pas, mais qui, par leur notoriété ou leur connaissance reconnue d’autres sujets, exercent une influence sur l’auditoire. L’idée de départ du journaliste est d’avoir une opinion d’une personne intelligente, mais celui qui tombe dans le piège de répondre avec son opinion alors qu’il n’est pas vraiment un spécialiste devient de fait un faussaire et peut, bien sûr, nous influencer, car nous sommes tous sensibles à l’intelligence, même appliquée sans raison valide. S’il tombe dans l’ultracrépidarianisme (parler avec assurance de ce qu’on ne connaît pas), nous tombons, nous, dans l’ipsedixitisme (croire en une idée, même non fondée, parce qu’elle est émise par une personne en qui on a confiance).

Des titres de livres nous amènent à simplifier notre vision de l’environnement. Par exemple, on parle beaucoup d’archipellisation de la France depuis le live de Jérôme Fourquet, n’est-ce pas contre-productif pour parler d’un phénomène plus complexe et pourtant si important qu’est l’unité nationale ?

Les moteurs de recommandation, comme celui d’Amazon, nous indiquent des livres ou des produits sur la base d’analyses de ce que d’autres clients, qui sont sensés nous ressembler, ont achetés, attention cela peut nous être une bulle de filtre illusoire.

Allons plus loin, force est de constater que nous sommes tous des influenceurs, à un moment ou à un autre, face à un public ou simplement à nos amis ou à nos groupes de travail. La question est alors de savoir si nous sommes conscients de cette influence, si nous sommes légitimes sur le sujet, si nous sommes crédibles, si, inconsciemment ou consciemment, nous avons envie de modifier ce que pense l’autre.

Ne focalisons donc pas seulement notre esprit critique sur les professionnels de l’influence, mais essayons de repérer partout autour de nous qui est influenceur et, probablement encore plus important, essayons de rester intègre dans nos propres influences. C’est le plus difficile, car, quand une entreprise communique, ou quand nous communiquons, comme avec ces chroniques sur XERFI, sommes-nous aussi objectifs que nous souhaitons l’être ?

L’influence peut être une stratégie, plus ou moins éthique. Dans tous les cas notre vigilance doit être en éveil constant.


Publié le lundi 05 février 2024 . 4 min. 35

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