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Avoir confiance, est-ce bien raisonnable ?

Publié le lundi 23 mai 2022 . 4 min. 15

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Dans un monde où prédomine les incertitudes et les inquiétudes, la confiance s’impose comme une composante essentielle de la vie en société. Plus que jamais, elle est la pierre angulaire de toute relation sociale. Mais l’intensité du désir de confiance éprouvé dans une société ou dans une organisation est aussi à l’origine de beaucoup de désillusions et de frustrations car la nature même de la confiance est à la fois prometteuse et trompeuse.   


La confiance est prometteuse, car tout le monde s’accorde à dire que la vie serait tellement plus belle, plus agréable et plus supportable si tout le monde se faisait confiance. Ils sont d’ailleurs très nombreux les spécialistes, les formateurs, les commentateurs et les acteurs de la vie sociale organisée qui lui prêtent des vertus quasi universelles et providentielles. La confiance comme un remède contre les désordres sociaux, les dysfonctionnements organisationnels et un grand nombre des souffrances psychologiques liées à la vie moderne.


Mais la confiance est aussi trompeuse d’abord parce que le sens donné à la confiance est loin d’être univoque. On peut par exemple considérer la confiance comme un mécanisme social, objectif, explicite et donc parfaitement mesurable. Dans ce cas, la confiance résulte d’un calcul de risque sur l’avenir, une mise en équation de faits objectifs avec des probabilités de succès. Concrètement, j’accepte de faire confiance à cette personne ou cette institution parce que je sais qu’elle ne me décevra pas. La confiance que j’accorde est alors de nature « rationnelle ».


Mais, comme le démontre le philosophe et sociologue Georg Simmel, il existe une autre forme de confiance qui résulte, non pas d’un calcul, mais d’un pari audacieux, une prise de risque fondée sur des bribes d’informations, une forme subtile de lâcher prise. Cette confiance que l’on peut qualifier de « délibérée » repose sur une espérance de fiabilité dans un contexte d’incertitude sur autrui. 


C’est le cas si je confie à une personne une tâche ou une mission d’importance avec très peu d’éléments objectifs sur ses chances réelles de succès. C’est l’espoir qu’elle réussisse qui me pousse à lui faire don de cette opportunité de montrer de quoi elle est capable. En agissant ainsi, je fais délibérément confiance et le risque que je prends a alors la forme d’un cadeau d’une valeur presque inestimable en cas de succès pour le ou la bénéficiaire.


La confiance est donc trompeuse car malgré l’ampleur de son élasticité sémantique, rares sont les personnes qui prennent le temps de définir de quoi ils parlent lorsqu’il évoque et convoque la confiance dans leurs propos. Confiance rationnelle ou délibérée ? Ce n’est pourtant pas la même chose.


De façon un peu caricaturale, on pourrait être tenté de dire que la confiance rationnelle appartient au monde de la gestion et du management alors que la confiance délibérée à celui du leadership et de l’entrepreneurship.


Plus subtilement, la confiance « rationnelle » peut être considérée comme une dimension RH parmi d’autres, un facteur de performance sociale qu’il convient de circonscrire pour qu’il puisse rejoindre la cohorte des outils de gestion.


Dans un autre registre et sans être exclusif du précédent, la confiance échappe nécessairement à la convoitise des tableurs Excel et à la tentation de rédiger un vade mecum de la confiance. Cette confiance délibérée est spécifique à un contexte social et psychologique. Ni totalement prédictible, ni involontairement systématique, ni forcément logique, elle est avant tout le fruit d’un acte ponctuel et déraisonnable au sens rationnel du terme.


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