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De la bureaucratie à l'happycratie : décryptez votre organisation

Publié le mercredi 28 septembre 2022 . 4 min. 27

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Qu’elles soient publiques, privées ou associatives, les organisations sont aussi des régimes politiques. Chacune d’elle fonctionne à partir d’une sociologie d’acteurs et d’un agencement institutionnel spécifique dont la légitimité des pouvoirs exercés est ancrée dans une croyance envers une certaine façon de travailler ensemble et, dans une certaine mesure, au « prestige » de ses dirigeants.


Cette croyance collective à laquelle une majorité de collaborateurs font bon gré mal gré allégeance emprunte à l’un des 4 régimes matriciels suivants :


Tout d’abord, celui qui est souvent associé au fonctionnement des administrations publiques est le régime bureaucratique dont l’idéologie centrale est la stabilité organisationnelle, la protection sociale et l’absence de conflit que tente de garantir un pouvoir central fort qui s’appuie sur une hiérarchie stricte et un ensemble de règles impersonnelles. Comme l’a démontré Michel Crozier, il règne en bureaucratie une pensée mécaniste, disciplinaire et omnisciente susceptible de solutionner n’importe quel type de problème. 


Un autre régime, très prisé dans les entreprises industrielles, est le régime technocratique dont l’idéologie centrale est « intelligence organisationnelle » selon l’expression de James March. En Technocratie, la priorité est la recherche de l’excellence à tous les niveaux en faisant un usage immodéré des indicateurs de performance, des baromètres sociaux et des indices environnementaux. En Technocratie, les experts règnent en maîtres et la qualité de vie au travail s’obtient à proportion du niveau d’intelligence organisationnelle atteint.


En réaction à la tyrannie administrative du régime bureaucratique et au rationalisme triomphant du régime technocratique, se développe tant bien que mal le régime adhocratique. La priorité de ce régime n’est pas tant la promesse utopique d’une organisation libérée de toute forme de hiérarchie que la volonté de rendre l’organisation aussi agile et réactive que possible. Exit la structure mécanique, place à un fonctionnement organique favorisant la liberté d’action et le control social considérés comme la meilleure façon d’atteindre la performance dans un monde complexe et fondamentalement instable.


Plus récemment on a vu apparaitre, le régime happycratique lequel jouit d’une popularité avérée, mais peine à s’imposer intégralement. Le bonheur des salariés est la priorité absolue de ce régime, et pour cause, toutes les décisions structurantes sont guidées par l’idée selon laquelle il ne peut y avoir d’efficacité collective sans un total épanouissement psychique individuel de l’ensemble des collaborateurs. Les organisations attirées par le régime happycratique sont reconnaissables à l’importance démesurée qu’elles donnent à l’accompagnement émotionnel par les nouveaux spécialistes de la psyché heureuse.


Enfin, il y a le régime démocratique. Toujours balbutiant, ce régime est fondé sur le principe d’égalité en réponse à l’absence de démocratie dans les entreprises. La priorité ici, c’est l’équilibre des pouvoirs entre un Conseil d’Administration représentant les intérêts des investisseurs en capital et un Conseil Social et Economique regroupant les représentants des « investisseurs en travail » selon l’expression d’Isabelle Ferreras. Les décisions stratégiques et opérationnelles résultent alors de choix majoritaires entre des parties prenantes représentées de façon égalitaire. 


En conclusion, on peut citer Jean-René Fourtou, un des patrons emblématiques du capitalisme Français des années 80 à 2000 qui dit un jour : « Organiser, ce n’est pas mettre de l’ordre. C’est donner de la vie ». Jolie phrase, mais dans chaque organisation, la vie s’organise selon un régime préférentiel et avec lui son mode de fonctionnement et de régulation des asymétries de pouvoir.


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