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Se former au leadership : usurpation et duperie

Publié le jeudi 15 septembre 2022 . 4 min. 10

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La grande majorité des formations exécutives, c’est-à-dire dédiées aux cadres et aux managers, font un usage frauduleux du terme leadership. En fait, même lorsqu’elles sont prodiguées par des établissements prestigieux, ces formations servent davantage la cause du management que celle du leadership.


Concrètement, les savoirs et savoir-faire qu’elles dispensent se concentrent autour d’une série d’outils, de clés et de tests psychométriques destinés à optimiser « l’intelligence émotionnelle » et à fédérer « l’intelligence collective » au service d’une « stratégie responsable ». Derrière ces expressions en vogue on parle beaucoup de gestion d’équipe, de maîtrise de soi, de motivation, d’organisation, de délégation, de communication et de conduite du changement.


Dans le meilleur des cas, ces formations favorisent l’assurance de soi et encouragent à prendre toujours plus de responsabilités managériales. Dans le pire des cas, elles inhibent le potentiel de leadership des participants en émoussant certains aspects rebelles ou trop originaux de leur personnalité.


Lorsque le leadership n’est ni un rôle ni un florilège de compétences managériales, à l’instar de la créativité, il se manifeste par des actes ponctuels susceptibles d’infléchir le sens de l’histoire, de remettre en cause la doxa ambiante et de challenger le statu quo. Ces actes étant par définition disruptifs, leur mise en œuvre requiert une dose significative d’audace et de courage car le risque d’erreur est réel et sérieux, le risque de passer pour un illuminé est envisageable et le risque d’être écarté, voir licencié n’est pas à exclure.

 
Ainsi défini, le leadership n’est plus l’apanage des dirigeants ou des top-executives. Tout le monde, sans exception, peut faire preuve de leadership. Mais comme l’imagination et le courage ne sont pas à proprement parlé des sujets d’enseignement, on comprend pourquoi, la grande majorité des formations au leadership peinent à tenir leurs promesses. 


Autrement dit, ce n’est pas parce que tout le monde peut, à un moment ou un autre, faire preuve de leadership que le leadership s’enseigne au motif qu’il existerait des méthodes éprouvées permettant de faire de vous un leader avéré doté de la compétence « leadership » comme on acquiert la maîtrise de la finance ou de la gestion de stock. 


Cela dit, un management de qualité est toujours indispensable aux organisations car, plus que jamais, ces dernières ont un besoin vital de fiabilité et de respectabilité. Mais elles ont également besoin de permettre en leur sein des actes de pur leadership afin de se protéger de la sclérose organisationnelle et de la tyrannie des compromis stratégiques.


Cela explique en partie pourquoi quelques rares dirigeants ont, à la surprise quasi générale, décidé de ne plus faire de management et de se consacrer au leadership. Parmi eux, on peut citer Bill Gates qui abandonna son poste de Directeur Général de Microsoft pour se consacrer à la prospective en s’octroyant l’étonnant titre de « Chief Architecture Software ».


En France, on peut également citer Frédéric Mazzella qui pris une décision comparable en quittant la direction générale de BlaBlaCar pour se consacrer à nourrir sa vision, à élargir son champ d’influence et favoriser ainsi la prise de hauteur permettant l’exploration de nouvelles opportunités.


En conclusion, on peut dire que de très nombreuses formations au leadership préparent davantage leurs participants à la logique de reproduction des savoirs et savoir-faire éprouvés qu’à l’audace et au courage. Alors n’oublions pas cette pensée incontournable d’Ocar Wilde : "La logique est l’ultime refuge des personnes sans imagination."


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