Qui n’a jamais entendu la phrase « les émotions n’ont pas leur place dans le monde professionnel ! » ou encore « quand on vient au bureau, on laisse ses émotions à la maison » ? Alors c’est ce qu’on fait : prendre sur soi, mettre ses affects de côté, … et petit à petit la pression monte dans la cocotte minute jusqu’au jour où elle explose. Parce qu’on oublie que les émotions sont avant tout des informations précieuses qui nous renseignent sur nous et sur les autres. Moins on les écoute, plus elles frappent fort à notre porte.
Aujourd’hui, les recruteurs portent un intérêt de plus en plus vif à la notion d’Intelligence Émotionnelle. L’expression en elle-même est troublante : elle réunit deux concepts à priori opposés. Elle a été développée en 1990 par les psychologues Peter Salovey et John Mayer. C’est la capacité de reconnaître, comprendre et exprimer ses émotions et à composer avec les émotions des autres. En quoi cette dite Intelligence Emotionnelle serait-elle un facteur de performance professionnelle, mieux d’acquisition de leadership ?
La réussite d’un projet est semée d’imprévus, malgré la multitude de dispositifs de contrôle et de système d’information visant à maîtriser la performance. Développer son Intelligence Emotionnelle c’est apprendre à gérer sereinement le delta, les variables qu’on ne contrôle pas: tout ce qui n’est pas écrit dans la stratégie ou le process mais qui - on le sait - détermine la réussite du projet.
On distingue quatre principales composantes de l’IE :
1. la conscience de soi : notre capacité à entendre nos intuitions, identifier nos émotions et nos besoins, et connaître nos ressources. « J’ai choisi de mener ce projet avec cette équipe car je les sens bien ». « Cette situation de conflit génère du stress pour moi».
2. La maitrise de soi : écouter et comprendre nos émotions pour ne pas les laisser entraver nos objectifs. « J’ai conscience de ma colère face au blocage de mon projet, je l’accepte et je la reconnais comme légitime. Je peux alors la dépasser pour trouver des solutions créatives ».
3. l’optimisme : ça n’est pas la capacité à voir le verre à moitié plein, mais la capacité à optimiser le contenu du verre. « Mes ressources ont été divisées par deux par rapport au budget initial, qu’est-ce que je peux faire avec le budget à ma disposition ? ».
4. l’empathie : comprendre et accepter les sentiments et les points de vue des autres. « Mes collaborateurs freinent des quatre fers depuis l’annonce de la nouvelle organisation : je m’intéresse à leurs besoins, je cherche à comprendre leurs freins et leurs motivations pour les réinvestir ».
En somme, l’Intelligence Emotionnelle c’est l’art de la relation, à soi et aux autres – elle permet de :
• formuler des messages clairs ;
• convaincre, négocier et résoudre les conflits ;
• conduire des changements et faire face à l’imprévu ;
• travailler ensemble dans un objectif commun.
Elle est donc un facteur déterminant de l’impact, de la force d’entrainement, du leadership. Plutôt que de subir vos émotions, que diriez-vous de choisir vos décisions ?
Publié le mercredi 02 octobre 2019 . 3 min. 56
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