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Lutter contre les fake news managériales : le sandwich de vérité

Publié le mercredi 24 février 2021 . 4 min. 45

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Nous savons désormais tous que la désinformation et les fake news sont partout. Qu’il s’agisse des campagnes électorales, des faits divers, ou bien sûr des causes de la pandémie de Covid-19, on voit circuler sur les réseaux sociaux les rumeurs les plus folles.

Et peut-être avez-vous observé le même phénomène dans votre vie professionnelle. Dans beaucoup d’organisations, il y a des affirmations péremptoires, sans fondement objectif, qui acquièrent une vie propre. Parfois, elles ne veulent rien dire (c’est le bullshit managérial, creux mais qui sonne bien). Parfois, elles sont simplement fausses, mais ne sont pas soumises à un examen critique : par exemple, vous avez certainement entendu des généralités sur les attentes des salariés ou celles des clients, qui ne sont peut-être pas si générales que ça, et peut-être pas pertinentes dans votre entreprise.  Bref, il y a aussi des « fake news managériales » , qui, comme dans la sphère publique, finissent par être répétées par tout le monde. 

Pourquoi cette étonnante vigueur des fake news ? pourquoi le marché de l’information ne fait-il pas son travail, en éliminant les idées fausses et en gardant les bonnes, comme la loi du marché élimine les mauvais produits et fait triompher les bons ? Pourquoi la mauvaise information, comme la mauvaise monnaie, semble-t-elle chasser la bonne ?

On invoque souvent pour cela la vitesse à laquelle les fausses nouvelles se propagent ; et c’est vrai qu’elles voyagent vite (6x plus vite que les vraies, estime une étude). Mais une autre réponse convaincante est fournie par la « loi de Brandolini » du nom de l’informaticien italien qui l’a formulée. La loi de Brandolini, également appelée « principe d’asymétrie du bullshit », énonce que l’énergie nécessaire pour réfuter le bullshit est supérieure d’un ordre de grandeur à celle qu’il a fallu pour le produire.

Prenez par exemple une énormité devenue virale : l’idée que « les tours 5G propagent le Covid ». Voilà bien une idée absurde, qui ne devrait pas résister un seul instant à la réflexion. Seulement voilà : elle tient en 6 mots. Essayez (sérieusement) de la réfuter en moins de 60 mots… Vous allez voir que c’est difficile. De la même manière, si l’on vous assène, que « les salariés en ont marre du télétravail », réfuter, ou simplement nuancer, cette affirmation, va vous demander beaucoup de temps et d’efforts.

Le véritable effet pervers de ce phénomène, c’est que plus vous allez consacrer de temps à démentir ou à contrer une affirmation fausse, et plus vous risquez, involontairement bien sûr, de la crédibiliser. Parler du lien entre Covid et 5G, même pour faire du « fact checking », c’est déjà créer dans l’esprit de ceux qui vous écoutent une association qui n’a pas lieu d’être. Et comme le savent tous les spécialistes des relations publiques, face à une rumeur, par exemple, un démenti est parfois contre-productif, parce qu’il vous place en position défensive. Le titre du livre du linguiste George Lakoff le résume : « Ne pensez pas à un éléphant ». (Eh oui, vous venez d’y penser.)

Comment, alors, répondre aux fake news, en management et ailleurs ? Vous pouvez vous inspirer de la technique proposée par Lakoff. Il l’appelle le sandwich de vérité, mais comme vous allez le voir, c’est plutôt le mensonge qu’elle prend en sandwich. La démarche se fait en trois temps. 

D’abord, ne laissez pas votre adversaire fixer les termes du débat. C’est à vous de le cadrer.  Commencez donc par une tranche de vérité : un énoncé de ce que vous pensez, dans vos propres mots – et non un démenti de la fake news.

Deuxième étape : Le moment est venu de mentionner le mensonge que vous voulez contrer – brièvement, pour ne pas l’amplifier. Eventuellement, vous pouvez mentionner les motivations du menteur.

Troisième étape, refermer le sandwich avec une nouvelle tranche de vérité. L’idée est que la vérité occupe, dans vos propos, beaucoup plus de temps de parole.

Essayez… mais pour la bonne cause : car évidemment, on peut aussi servir une mince tranche de vérité entre deux solides tranches de propagande !


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