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Résister au biais de confirmation

Publié le mardi 26 février 2019 . 4 min. 05

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Avez-vous déjà fait l’expérience de regarder un débat politique en compagnie d’une personne qui ne partage pas vos opinions ? Si c’est le cas, il y a fort à parier qu’à la fin du débat, vous étiez convaincu que votre candidat avait été meilleur… et que votre ami pensait exactement la même chose à propos de son candidat.  Le débat n’aura fait changer aucun de vous deux d’avis : chacun, quel que soit son a priori, y aura trouvé matière à confirmer son opinion. 


Ce que cet exemple illustre, c’est le biais de confirmation – la tendance que nous avons à accorder plus d’attention (et plus de crédit) aux informations qui nous confortent dans nos opinions préexistantes. Quand nous sommes, au contraire, face à des informations qui contredisent nos opinions, nous avons tendance à les ignorer, à les sous-pondérer, ou même à  les mettre en doute.


Les méfaits du biais de confirmation sont partout. Par exemple, si les « infox » (ou « fake news ») se répandent si rapidement sur les réseaux sociaux, c’est en grande partie parce que leurs auteurs ciblent en priorité ceux qui y seront réceptifs. Chacun, ensuite, partage bien sûr plus volontiers les nouvelles qui confirment ses opinions que celles qui le contredisent. Et chacun a tendance à s’entourer d’amis qui partagent ses opinions. C’est ainsi qu’apparaissent ce qu’on a appelé des « chambres d’écho » ou des « bulles de filtre », ou chaque membre du réseau n’est plus exposé qu’à des informations qui vont dans le sens de ses idées.


Mais attention, le biais de confirmation ne se limite pas au champ des opinions politiques.  Même les scientifiques, malgré les précautions méthodologiques qu’ils prennent, y sont sensibles.


Rechercher la contradiction et le débat


Un exemple particulièrement frappant : Itiel Dror, un chercheur de l’University College de Londres, a étudié les méthodes de la police scientifiques. Entre autres expériences, il a soumis à des experts en empreintes digitales des empreintes qu’il avait déjà examinées, des mois ou des années auparavant. Mais il leur a donné, la seconde fois, des informations parasites et contradictoires. Par exemple, si l’expert avait jugé, au premier examen, que l’empreinte relevée correspondait bien à celle du suspect, on lui indiquait la deuxième fois que le suspect avait un solide alibi. Au contraire, si l’expert avait jugé, la première fois, que les empreintes ne correspondaient pas, on lui faisait savoir, la seconde fois, que le suspect avait avoué, ou qu’il avait été confondu par d’autres preuves.


En principe, bien sûr, ces informations ne devraient pas affecter le jugement d’un expert : soit les empreintes correspondent, soit elles ne correspondent pas… et pourtant, dans un cas sur six environ, les experts changent d’avis pour se conformer à l’information parasite qui leur a été donnée. Le biais de confirmation est si puissant qu’il peut littéralement changer ce que nous voyons.


Ces exemples le montrent :  le biais de confirmation n’a rien à voir avec la naïveté, ni avec la mauvaise foi. Même des individus formés, rigoureux, et bien intentionnés peuvent en être victimes, avec des conséquences souvent graves.


Alors comment s’en prémunir ? Il n’y a pas de recette unique, mais une bonne manière de procéder, c’est de rechercher activement la contradiction et le débat. Pour cela, une technique efficace consiste à aller chercher, quand vous avez à prendre une décision difficile, des gens qui ne partagent pas votre avis sur la question. Car, même s’ils sont exposés aux même faits, ils pourront en tirer des conclusions opposées aux vôtres – précisément parce qu’ils les filtrent et les interprètent, eux aussi, en fonction de leurs convictions préexistantes. En procédant ainsi, en orchestrant un vrai débat, vous vous servirez de leur biais de confirmation pour lutter contre le vôtre. Bref, vous utiliserez le biais contre lui-même. Et quand on sait la puissance du biais de confirmation, on se dit qu’il vaut mieux le mettre de son côté.


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