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Les indicateurs de concentration ne veulent rien dire s’ils ne sont pas utilisés avec une grande précaution. Vouloir résumer une configuration de marché à un seul chiffre est aussi séduisant que dangereux.


Rappelons tout d’abord que l’indice de concentration phare, le HHI ou indice d’Herfindahl-Hirschmann, est essentiellement utilisé par les autorités de la concurrence pour évaluer le degré de concentration d’un marché et en déduire un pouvoir de marché. On le calcule en faisant la somme des parts de marché au carré de tous les concurrents. On obtient alors un score que l’on compare à une échelle indiquant si le marché est très peu, peu, moyennement ou fortement concentré. Dans l’éventualité d’une fusion ou d’une acquisition, le régulateur peut simuler l’impact de l’opération sur l’indice, et en conclure par exemple que l’opération nuirait à la concurrence.


En pratique, l’utilisation de l’indice se heurte à de nombreuses difficultés. La première concerne le calcul des parts de marché. Faut-il à regarder les ventes en volumes, les ventes en valeur, ou les bénéfices réalisés ? Comment évaluer alors le marché du smartphone, par exemple, où Apple concentre une faible part des volumes, une part importante du chiffre d’affaires, et la majorité des bénéfices ? Comment évaluer la situation de produits innovants pour lesquels les chiffres d’affaires sont dérisoires, voire nuls, parce que leurs concepteurs n’ont pas encore monétisé leur offre ou n’ont pas atteint le stade de l’industrialisation ?


La seconde difficulté concerne la définition des marchés. Les autorités de la concurrence, à raison, s’attachent à définir des marchés pertinents, c’est-à-dire dont les produits apparaissent substituables. Et pourtant, nombre d’analyses sont menées non pas au niveau des marchés de produits, mais des secteurs. Cela peut n’avoir rigoureusement aucun sens si les entreprises du secteur sont très spécialisées : quel sens y aurait-il à analyser la concentration parmi les équipementiers automobiles quand le secteur comprend des spécialistes des intérieurs, des moteurs, des châssis, des systèmes électroniques et de la carrosserie ? Quand bien même chaque segment serait un monopole, l’indice de concentration au niveau du secteur indiquerait en fait une concentration faible.


La troisième difficulté est plus fondamentale et concerne l’interprétation de l’indice. Ce que sous-entend l’indice de concentration, c’est un lien automatique et causal entre la structure de marché, par exemple un oligopole, et un niveau de performance, par exemple des marges élevées pouvant suggérer une situation de rente. Il est évident qu’une collusion, tacite ou explicite, est plus facile entre deux ou trois concurrents que douze. Cela reste toutefois simplificateur et néglige un autre aspect déterminant, celui du comportement stratégique des intervenants.

 

Deux marchés présentant des indices de concentration similaires peuvent avoir des profils très différents parce que leurs acteurs se comportent différemment. Un marché fragmenté peut se révéler assez paisible, par exemple si les concurrents disposent de co-entreprises, s’ils ont des actionnaires en commun, s’ils conviennent de standards pour leurs nouvelles technologies, ou encore s’ils ont une même vision du marché. A l’inverse, un autre marché tout aussi fragmenté peut être très concurrentiel parce qu’un concurrent anticipe une contraction du marché et souhaite préserver ses volumes en baissant ses prix, parce qu’un autre concurrent étranger brise un accord tacite ente concurrents historiques, ou encore parce qu’un autre concurrent est passé sous le contrôle d’un fonds d’investissement et adopte une stratégie plus agressive. En un mot, le comportement est au moins aussi important que la structure, et le lien n’est pas univoque.

 

Impossible donc de réduire une analyse de la concurrence à un simple indicateur, sauf à aller au-devant de raccourcis simplistes.


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