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Le veto à la fusion entre Alstom et Siemens dans le secteur ferroviaire par l'autorité européenne de la concurrence, début 2019, a suscité une vague de protestations dans les milieux économiques et politiques. Du côté français tout comme allemand, la commission fut accusée de manquer de réalisme face à la montée des entreprises étrangères, en particulier asiatiques et chinoises. Empêcher une telle fusion entre français et allemands, c’était ainsi empêcher nos champions européens d’atteindre une taille suffisante pour être compétitifs sur un marché global. Il est temps, en ont déduit certains, de changer les règles de concurrence en Europe pour s’adapter aux réalités du 21e siècle. Avec la crise du corona virus, d’autres ajoutent que cela tient de questions de souveraineté !


Si nous nous lançons sur le sujet des entreprises globales, il serait cependant utile de savoir ce qu’est à proprement parler une entreprise globale. De nombreuses personnes mélangent allègrement internationalisation et globalisation. Or, la notion de globalisation a un sens précis pour une entreprise – cela ne veut pas dire « beaucoup d’internationalisation ». Selon les travaux développés en management stratégique international, on considère que l’entreprise sera globale si elle possède une distribution relativement équilibrée de son activité dans les trois grandes régions du monde : l’Amérique d’une part, l’Asie-Pacifique d’autre part, et enfin la zone EMEA pour l’Europe Moyen-Orient et Afrique. Sur la base du chiffre d’affaires, certains auteurs estiment qu’une entreprise peut être réellement considérée comme globale si elle ne réalise pas plus de 50 % de ses revenus dans sa région d’origine, et au moins 20 % dans chacune des deux autres régions de la triade.


Combien d’entreprises répondent à de tels critères ? La réponse n’est pas aisée, car il n’existe pas de statistiques officielles à ce sujet. Certains travaux ont essayé cependant d’évaluer leur nombre en épluchant des données des rapports annuels, notamment parmi les plus grandes multinationales. Ainsi, il y a une quinzaine d’années Alain Verbeke et Alan Rugman ont compté parmi les 500 plus grandes multinationales dans le monde, selon le classement de Fortune, combien pouvaient être appelées globales. Au total, ils n’en dénombrèrent que neuf ! Il y a cinq ans environ, j’ai refait cette évaluation et en ai compté une trentaine. Notons que cette augmentation tient autant à une meilleure information publiée par les entreprises, qu’à une véritable tendance économique.


Les critères de dénombrement comme les méthodes de comptage peuvent toujours être discutés, bien évidemment. Il n’en reste pas moins que, quitte à parler de réalité, une réalité s’impose : dans le monde, les entreprises véritablement globales restent des animaux étranges et peu nombreux. Cela tient essentiellement à deux raisons : d’une part, les marchés de biens et de services répondent encore pour l’essentiel à des logiques régionales ; d’autre part, les couts de management qu’impliquent de multiples marchés géographiquement diversifiés dépassent généralement les bénéfices que l’on peut attendre d’ une telle expansion.


Alors, refuser la fusion entre Alsthom et -Siemens, est-ce donc contrarier le futur radieux de cette entreprise en voie de globalisation ? Je dirais que rien n’est moins sûr, car l’industrie ferroviaire mondiale ressemble surtout à l’addition de plusieurs marchés régionaux fort étanches. Déduire du cumul de marchés régionaux que nous avons un marché mondial, c'est faire un raccourci dangereux pour le consommateur européen, qui pourrait être la victime locale de ce mythe de la globalisation !


COEURDEROY, R.
Corporate mergers for a global scale. A bad good idea?
ESCP Impact Paper No. 2020-40-EN
https://academ.escpeurope.eu/pub/IP%202020-40-EN.pdf


Publié le lundi 31 août 2020 . 4 min. 11

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