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Quatre millions trois cent mille salariés américains ont quitté leur poste en aout 2021. Du jamais vu. Et il ne s’agissait pas des seuls départs en retraite qui constituent usuellement le gros du turn over mensuel dans l’emploi des Etats Unis. Il y a aussi eu les plus jeunes, dont on peut penser que nombre d’entre eux, du fait des confinements, ont pris conscience de l’importance de reprendre des études pour accéder à des jobs plus motivants et mieux rémunérés. Ainsi il y a eu un taux de démission particulièrement élevé dans des activités à bas salaire pour des horaires chargés comme l’hôtellerie-restauration ou la vente de détail. Plus étonnant encore, la participation au marché du travail a fléchi aux Etats Unis ces dernières années : avant la crise de 2008, la participation était de 66% de la population en âge de travailler, à l’automne 2021elle était tombé à 61,6%. Ce sont 5 millions d’adultes américains qui ont choisi de se retirer du marché du travail en 2021 pour s’ajouter à ceux qui ne sont ni en emploi, ni en recherche d’emplois, soit 100 millions de personnes aujourd’hui dans un pays de 330 millions d’habitants.


Que se passe-t-il donc au pays de l’oncle Sam où la valeur travail était le pilier culturel d’une nation que l’on croyait arc-boutée sur le dynamisme économique et l’aspiration à gagner plus. La pandémie de Covid et les confinements auraient-il sevré une partie de la population de son  addiction au travail ? S’agit-il d’une sorte de pause mélancolique pour permettre une introspection salutaire avant de repartir de plus belle ou est-ce le signe d’une volonté durable de construire un nouveau rapport au travail ?


Cette interrogation vaut probablement aussi pour une partie de la force de travail en France, même si les chiffres n’y sont pas aussi clairs. En tout cas, des milliers de salariés y ont aussi déserté leur métier d’hier dans l’hôtellerie ou la restauration qui, au cœur de la reprise, restent en manque de main d’œuvre.


Là encore, on ne peut s’empêcher d’y voir un effet indirect de la pandémie. L’état de sidération du début du premier confinement aura laissé la place à de profonds questionnements sur la place de son travail, de sa carrière, de son gagne-pain dans sa propre vie. Une inactivité forcée mais sécurisée car financée par l’Etat pour éviter un chômage de masse, du temps pour repenser sa vie auront ouvert une phase d’introspection rare. Les confinements auront ainsi été l’occasion d’une prise de conscience multiforme : le télétravail qui permet d’économiser le temps et la fatigue des allers et retours quotidiens domicile-travail ; une plage horaire très élargie pour profiter des enfants, assumer plus et mieux son rôle de parent et dépasser cette culpabilité tue de ne pouvoir leur consacrer suffisamment de temps et d’attention, même si faire l’école à la maison et télétravailler à la fois en aura épuisé beaucoup ; l’exiguïté d’un logement en milieu urbain dense où le mètre carré supplémentaire coûte cher, poussant les ménages avec enfants vers une maison avec jardin en périphérie des villes ou à la campagne dans l’espoir incertain du télétravail, les frustrations exprimées de longue date mais subies d’un travail insuffisamment reconnu et rémunéré, pas toujours assez intéressant pour passionner et à l’utilité sociale incertaine. Au fond, la pandémie aura sans doute interrogé en profondeur sur le sens de nos vies en un examen de conscience sur le thème du « à quoi bon tout ça ».


Bien sûr, il reste à faire l’inventaire et à peser le poids relatif des ingrédients qui auront alimenté ces démissions, et toutes les envies de démission non suivies de passage à l’acte qu’il faut imaginer en plus de celles observées. Il y a là des années de travail pour les chercheurs en sciences sociales.


Mais convenons que les signaux déjà reçus doivent alerter les entreprises et les responsables politiques. La pandémie aura fait remonter quelque chose de profond, de difficile à interpréter mais qu’il faut s’efforcer de décoder. On peut formuler de premières hypothèses : un sentiment de perte de sens, une insatisfaction sur la qualité de sa vie, un équilibre vie au travail-vie privée jamais trouvé, des frustrations sur son emploi, sur le temps et l’énergie ainsi consumés pour payer les factures de vies consuméristes. Tout cela dans un contexte socio-politique d’une planète que l’humanité use, d’inégalités croissantes qui font le lit du national populisme alors que l’on caressait l’espoir que la croissance consoliderait nos démocraties apaisées. Ces aspirations à changer de vie interrogent notre modèle économique et social et, par-là, viennent l’ébranler.


Tout cela ne vient pas de la pandémie de la Covid, mais la pandémie aura été le révélateur d’insatisfactions latentes et subies qu’il va falloir comprendre.


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