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Traçabilité digitale : logistique, fraude et contrefaçon

Publié le jeudi 15 mai 2014 . 6 min. 23

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David Kirchhoffer

- Vice-Président Services Financiers, CGI

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Xerfi Canal a reçu David Kirchhoffer, vice-président chez CGI.

Déjà bien intégrée dans certains secteurs sensibles comme l'agroalimentaire ou la pharmacie, la traçabilité est aujourd'hui une priorité pour tous les secteurs d'activité. Et à chaque étape du suivi d'un produit, que ce soit dans sa production, sa transformation, sa distribution et sa commercialisation, cette traçabilité devient de plus en plus efficace grâce aux outils digitaux. Pour bien comprendre les bénéfices et les impacts,Xerfi Canal a reçu David Kirchhoffer, vice-président chez CGI.

D'abord, est-ce qu'au-delà de secteurs emblématiques, les entreprises ont conscience des impacts que peuvent avoir les outils digitaux sur la traçabilité tout au long de la chaîne logistique ?

Eh bien, pas toujours. Je vais vous donner un chiffre qui va vous étonner : tous secteurs confondus, le nombre d'entreprises ayant lancé un projet relevant de la traçabilité est estimé, aujourd'hui, à moins de 20%. A ces niveaux d'adoption (plus vraiment « early adopters » mais pas encore « suiveurs »), on peut considérer que l'intégration des outils digitaux dans la traçabilité devient un avantage concurrentiel. Ce qui rend le sujet encore plus passionnant, c'est que les enjeux et les usages liés à la traçabilité peuvent différer d'un secteur à un autre.

Pouvez-vous nous donner des exemples concrets qui illustrent les bénéfices de l'utilisation des outils numériques ?

Eh bien prenez les entreprises dont le métier comporte un pan industriel et un métier d'assemblage de produit finis. Par exemple, l'aéronautique, l'automobile,? mais aussi et de façon plus surprenante les cuisinistes ? Evidement les premiers secteurs nommés, au vu des enjeux de sécurité lié à la vie des personnes, sont matures sur les sujets de traçabilité? Mais le dernier exemple parle à chacun : Qui n'a pas vécu le montage de sa cuisine avec des éléments manquants, des retards de chantier? Et une insatisfaction forte ? Dans ce cas comme pour les ensembliers, les outils digitaux limitent le nombre de pièces manquantes, ce qui renforce l'efficacité des process et la satisfaction clients Autre exemple auquel on ne pense pas spontanément : le luxe. Il faut savoir que les articles contrefais saisis en France ont été multipliés par 45 entre 1994 et 2011, cette explosion étant en grande partie lié à l'essor du web et à la multiplication des acteurs (et donc des risques de fraude) dans la chaîne logistique. L'importance des enjeux d'authentification n'est ni plus ni moins une question d'image et de réputation de la marque?. Et ces sujets sont vitaux pour l'industrie du luxe.

Alors comment les industriels peuvent-ils répondre à cette problématique ?

Je dois d'abord préciser que les fraudes ou contrefaçons, s'ils coûtent chers, restent des actes isolés contre lesquels luttent tous les acteurs de la chaîne logistique. Mon propos n'est donc pas de stigmatiser tel ou tel intervenant de la chaîne logistique mais d'illustrer un type de fraude parmi tant d'autres.

Pour bien comprendre, je vais reprendre un cas relatif aux articles de luxe, par exemple avec les sacs à main. En général, une fois la fabrication terminée, les lots sont confiés à des distributeurs. Lors de ce changement d'intervenant dans la chaîne, une personne ou une organisation malveillante peut parfois substituer des contrefaçons à des originaux. Avec la mise en place d'une traçabilité digitale, les intervenants de la chaine logistique (usine / transport / grossiste / distributeur / ? Et même consommatrice finale) vont pouvoir s'assurer que les article de luxes ne sont pas des contrefaçons en scannant par exemple une puce électronique intégrée dans le produit, au moment de la vente ou même avant, lors du passage en douane. La traçabilité numérique permet ainsi d'authentifier un produit.

Justement, vous parlez de puce électronique. Quels sont ces nouveaux outils digitaux qui transforment la traçabilité aux différentes étapes de la chaîne logistique ?

Je vous ai parlé de puces qui sont des outils déjà matures, mais j'aurais aussi pu vous parler des flashcodes, que les opérateurs peuvent scanner à l'aide d'un simple smartphone. Les outils de mobilité ouvrent le champ à de nouvelles démarches de traçabilité numérique. Revenons à l'exemple du sac à main de luxe. On peut imaginer demain que les acheteuses enregistrent leur produit avec leur smartphone et fassent remonter les défauts ou les éléments qui leur apportent satisfaction via une application mobile. Les fabricants vont ainsi disposer de gigantesques bases de données qui leur permettront d'améliorer leur offre de manière extrêmement fine.

Améliorer sa traçabilité permet ainsi d'améliorer sa chaîne logistique mais aussi d'avoir un retour sur la satisfaction du client ou de lui offrir de nouveaux services ou usages, rendus possible par la digitalisation. Bref c'est un cercle extremement vertueux? Qui s'enrichira, qui plus est, des usages et des services qui restent à inventer.

Les outils digitaux permettent de répondre à de nouvelles problématiques, comme l'essor de la fraude et de la contrefaçon. Voilà de quoi accélérer le déploiement des projets de traçabilité numérique dans les entreprises, qui, pour reprendre les chiffres de David Kirchhoffer, n'en sont en moyenne aujourd'hui qu'à moins de 20% seulement dans leur réalisation.

David Kirchhoffer, Traçabilité digitale : logistique, fraude et contrefaçon, une vidéo Xerfi Canal

Mots clés : Conseil
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Services informatiques
Logistique

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