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Astérix, Obélix et l'économie de marché

Publié le vendredi 24 janvier 2020 . 4 min. 17

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Astérix, le fier Gaulois et son village, viennent de fêter leurs soixante ans. L’occasion de revenir sur un album en particulier, Obélix et compagnie. Non pas parce qu’il s’ouvre sur un anniversaire mais parce qu’il nous présente la vision de l’économie de marché telle que René Goscinny et Albert Uderzo, les fondateurs de ce petit monde et fins observateurs de la société française, la concevaient au moment de la sortie de l’album en 1976. Avec un propos qui reste d’une étonnante modernité.

Resituons le scénario de cette aventure : la force brute, celle de l’armée, étant incapable de venir à bout du village d’irréductibles Gaulois, il faut trouver un moyen de les affaiblir : ce sera par l’appât du gain lié à l’économie de marché.

La proposition émane de Caius Saugrenus, un « néarque », c’est-à-dire un ancien élève de la Nouvelle école d’affranchis (à qui, au milieu des années 1970, Uderzo a donné la tête de Jacques Chirac). Bref, les premiers promoteurs du marché sont les hauts fonctionnaires sortis des grandes écoles…

Obélix se voit ainsi confronté à une demande inopinée de menhirs, c’est la ruse de Saugrenus devenu demandeur d’une grosse quantité de menhirs : pour répondre à cette soudaine et importante demande, tout le village va se mettre à fabriquer des menhirs ou bien à chasser pour les fabricants de menhirs et ils ne penseront plus à taper sur les Romains.


Une fois l’argent romain intégré dans la petite économie autosuffisante du village, les relations sociales sont transformées. Les deux auteurs doivent mobiliser des habitants dont on n’entend jamais parler dans les autres albums : les relations d’argent socialisent les individus à grande échelle. Mais cette socialisation développe une quête d’accumulation sans fin, au point que l’ancien temps libre est converti en temps de travail pour produire et gagner un maximum. Les relations marchandes s’imposent.

Et elles contribuent à créer et renforcer les hiérarchies sociales : Obélix, devenu l’homme le plus riche du village, veut qu’on le distingue par ses vêtements, il se fait faire de nouveaux et luxueux habits. Il est devenu puissant et attire le regard des jolies femmes.

Quand Astérix veut chasser le sanglier, il se heurte aux chasseurs de l’entreprise d’Obélix qui revendiquent leur priorité sur les animaux : puisqu’ils sont payés pour chasser, ils passent avant ceux qui exercent la même activité par plaisir. Une belle réflexion sur la privatisation des communs en économie de marché !

Pour tenter de contrer la folie d’accumulation de son ami, Astérix décide de développer la concurrence. Le druide Panoramix offre de la potion magique à tous ceux qui veulent se lancer dans le menhir. Ce qui semble, à première vue, célébrer la victoire de Saugrenus : les Gaulois utilisent désormais leur force pour s’imposer sur le marché plutôt que pour taper sur les Romains. Qui plus est, pour récupérer sa mise – l’argent public en fait qui a servi à acheter les menhirs – Saugrenus monte une campagne de publicité à Rome pour tenter de vendre aux particuliers un produit totalement inutile, un menhir !

Grâce à la publicité et à un marketing intense, il arrive à créer une mode qui lui permet de faire entrer l’argent dans les caisses grâce eu développement d’une entreprise publique de grande envergure. A tel point qu’il commence déjà à développer des produits dérivés et cherche les moyens d’introduire de l’obsolescence programmée !

Le premier accroc vient des producteurs romains de menhirs : ils réclament des barrières protectionnistes pour lutter contre la concurrence gauloise. Ce made in Rome touche la corde sensible des consommateurs qui ne veulent plus du menhir gaulois. Saugrenus lance alors une guerre des prix, qui se produit au moment où les cours élevés ont nourri une offre abondante. C’est la surproduction face à une demande en baisse, l’économie du menhir s’effondre, c’est « la crise mondiale du menhir » ! Les finances publiques en pâtissent et la monnaie romaine est attaquée, le sesterce est dévalué !

En voulant bâtir un marché et une accumulation sans fin, Saugrenus a créé une seule chose : un véritable chaos économique !


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